Droits universitaires : le pire, c'est qu'ils ont raison, les étudiants

Publié le 25/02/2010 à 06:36

Droits universitaires : le pire, c'est qu'ils ont raison, les étudiants

Publié le 25/02/2010 à 06:36

Blogue.

La proposition des signataires du Pacte pour le financement concurrentiel des universités a, comme de raison, fait des vagues. Pour cause : suggérer une hausse substantielle des droits universitaires alors qu’on les a gelés pendant 12 ans avant de se réveiller est un dur retour à la réalité. Les étudiants sont naturellement outrés.

Et vous savez quoi ? Ils ont raison. Sur une base individuelle, s’entend.

Ceux qui accèdent aujourd’hui à l’université, (et surtout ceux qui vont arriver à partir de 2012), vont faire les frais de l’incurie des gouvernements qui ont préféré regarder ailleurs pendant 12 ans pour ne pas froisser personne, surtout à la veille des élections – ou du référendum. Autrement dit, tant les libéraux que les péquistes sont à blâmer.

On se rend maintenant compte que c’était une folie et que nos universités ont été sévèrement affectées parce qu’on leur a demandé de partir à la guerre avec des tire-pois. Faute de fonds, elles ont dû faire des acrobaties pour se maintenir à flot, ou se lancer dans des aventures insensées comme l’îlot Voyageur, à Montréal. Je rappellerai que ce projet immobilier de l’UQAM était entre autres conçu pour procurer des revenus. Il a chaviré, mais en aurait-on eu besoin si l’UQAM avait pu compter sur un financement raisonnable ?

Pendant 12 ans, donc, les étudiants universitaires ont eu congé de hausse des tarifs. Même pas d’ajustement au coût de la vie. Par conséquent, les 1668 $ (avant les frais afférents) payés en 2006 n’équivalaient plus, dans les faits, qu’à la moitié des 1668 $ payés en 1994.

Ça n’a pas de sens, puisqu’ailleurs, les droits ont progressivement augmenté, et nos universités, elles, ont souffert de cet écart grandissant.

Mais exiger des étudiants qui arrivent aujourd’hui qu’ils paient pour ce gâchis ?

Il le faudra bien. Comme société, le Québec n’a pas le choix. Sauf qu’on ne peut leur balancer une telle augmentation sans mesure de mitigation.

On doit donc, absolument, repenser de fond en comble le régime de prêts et bourses. Les signataires du Pacte proposent un remboursement graduel au fil du temps. On doit faire beaucoup plus. Mettre de côté des centaines de millions $ pour garantir l’accessibilité à l’université malgré une facture plus élevée. Comment ? J’ai ma petite idée là-dessus. J’en parlerai dans ma prochaine chronique dans LES AFFAIRES, le 4 mars. Vous pouvez déjà y aller de vos suggestions.

 

 

 

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