La Chine est-elle trop riche?

Publié le 15/08/2012 à 10:59, mis à jour le 15/08/2012 à 11:17

La Chine est-elle trop riche?

Publié le 15/08/2012 à 10:59, mis à jour le 15/08/2012 à 11:17

Par Diane Bérard

BLOGUE. La Chine pourrait afficher sa plus faible performance économique depuis 1999. C’est ce que craignent les investisseurs. Quant au PM Wen Jinbao, il a confirmé aujourd’hui que le ralentissement économique chinois est bien réel.

Voilà un an que le gouvernement chinois multiplie les interventions pour tenter de stimuler son économie. On tente à la fois de contrôler l’inflation et de stimuler la demande intérieure ainsi que les exportations. Les taux d'intérêt sont maintenus artificiellement bas. Une autre baisse devrait être annoncée d’ici la fin de 2012.

Comme toute les économies qui ralentissent, la Chine s’inquiète du chômage. Tous les gouvernements s’inquiètent du chômage. Mais, lorsqu’il s'agit d'une dictature, cette inquiétude prend une autre allure. On craint comme la peste l'agitation sociale. C’est la dernière chose qu’un gouvernement totalitaire souhaite. D’ailleurs, en Chine, les manifestations impliquant plus de 500 personnes sont passées de 8700 (1993) à 87 000 (2005) pour atteindre 180 000 (2011).

Mais, le gouvernement chinois vise peut-être la mauvaise cible. Et si la Chine était trop riche et non trop pauvre ? C’est là la thèse de Mark Leonard, cofondateur et directeur de l’European Council on Foreign Relations. Il estime que la formidable croissance que la Chine connaît depuis son ouverture au capitalisme, en 1979, a engendré une société encore plus inégalitaire que celle des États-Unis. Et que, bien plus que le ralentissement économique, ce sont ces inégalités auxquelles le gouvernement doit s’attaquer.

La Chine n’aurait pas besoin de mesures de relance supplémentaires, comme vous pouvez l’entendre dans cette vidéo. L’heure serait plutôt aux réformes. Le système financier, entre autres, tourne carré. Un secteur du crédit parallèle s’est développé pour financer les PME qui ne trouvent pas le capital requis dans le système officiel. Ce crédit de l’ombre, dont on parle de plus en plus depuis plusieurs mois, fait craindre le pire. Il a induit un risque énorme dans le système et l’on craint les effets dominos lorsqu’il éclatera.

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