Une excellente année pour les investisseurs en obligations

Publié le 20/03/2024 à 00:01

Les occasions se présentent rarement deux fois, mais les investisseuses et les investisseurs pourraient bien connaître une autre année de rendements solides sur les marchés des titres à revenu fixe cette année.

Les banques centrales se rapprochant, espérons-le, de la fin de leur lutte de deux ans contre l’inflation, des murmures de baisses de taux se reflètent maintenant dans les prévisions économiques. Le calendrier de ces baisses fait l’objet de débats, mais il est largement reconnu que le ton a changé.

C’est une bonne nouvelle pour les investisseuses et les investisseurs en obligations, qui pourraient obtenir des rendements corrects tout en bénéficiant de l’appréciation des prix qui accompagne la baisse des taux.

« L’un des meilleurs moments pour acheter des titres à revenu fixe est lorsque les banques centrales procèdent à leur dernière hausse du cycle, déclare Konstantin Boehmer, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille et chef de l’équipe des placements à revenu fixe chez Placements Mackenzie. Les obligations à l’extrémité avant de la courbe prospèrent généralement après la dernière hausse de taux d’une banque centrale. »

Même si les taux restent inchangés jusqu’au second semestre, les investisseurs et investisseuses ont peu de raisons d’attendre que les banques centrales dévoilent leur jeu pour ajuster leur exposition aux titres à revenu fixe. « Les taux de rendement offrent une bonne rémunération aux niveaux actuels, » souligne M. Boehmer. Aujourd’hui, ces rendements se rapprochent de sommets inégalés depuis la crise financière de 2008. Si l’économie devait faiblir au cours des neuf prochains mois, M. Boehmer s’attend à ce que les obligations se redressent, le marché continuant d’intégrer les baisses de taux.

Les obligations de nouveau en vogue

Le changement de paradigme concernant les titres à revenu fixe incite les gestionnaires d’actifs à adopter les portefeuilles équilibrés, répartition d’actifs que certains étaient prêts à rejeter il y a peu. « Une abondance d’occasions existe pour ceux et celles qui recherchent un revenu à partir d’expositions aux obligations, affirme Mark Hamlin, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements Mackenzie. À notre avis, les obligations reviendront au cœur des décisions de répartition des actifs cette année. »

Toutefois, pour profiter pleinement de cette occasion, il faut avoir une vision claire des titres à revenu fixe mondiaux afin de comprendre ce qui influence l’évolution des taux et des marchés du crédit, et de repérer les risques. Pour exceller sur ce marché, il faut se concentrer sur des opérations opportunes de vente et d’achat de titres particuliers, explique-t-il. Même si Mackenzie surpondère le risque de crédit comparativement à l’indice, la société reste selon lui prudente dans sa répartition en rendements élevés étant donné le resserrement des écarts.

Les investisseuses et les investisseurs seraient bien avisés d’être également prudents. Le moment est peut-être propice aux obligations, mais il ne faut pas se précipiter sur n’importe quoi. La répartition tactique des actifs joue un rôle essentiel, souligne M. Boehmer. « Le marché des titres à revenu fixe n’est pas un marché unique où tous les titres évoluent parallèlement en réaction à l’actualité ou à des facteurs exogènes, explique-t-il. Il faut certes se positionner pour un redressement sur l’extrémité à court terme de la courbe au début de 2024, mais également se positionner en vue d’une évolution sur l’extrémité à long terme. »

Dans ce contexte, M. Boehmer privilégie les positions liquides au sein des répartitions en titres à revenu fixe afin de pouvoir tirer parti des occasions. C’est là que les fonds d’obligations excellent, parce qu’ils sont liquides et permettent une exécution plus rapide.

Repérer de nouvelles occasions

Avec les banques centrales en point de mire, Caroline Chan, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Placements Mackenzie, affirme que la partie à court terme restera attrayante parce qu’elle est déterminée par les taux directeurs. « Nous continuerons de rechercher des occasions parmi les titres de sociétés, mais sur la partie à court terme de la courbe en raison de la volatilité que nous anticipons sur la partie à long terme, » déclare-t-elle.

Sur le plan sectoriel, les services aux collectivités offrent sécurité et rendement, mais les rendements corrigés du risque varient selon la structure du capital. Par exemple, dans les services aux collectivités canadiens, on peut obtenir des rendements de 8 à 9 % sur la dette hybride subordonnée, note Dan Cooper, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille et chef du crédit chez Placements Mackenzie.

Les rendements de ces obligations de grande qualité sont similaires à ceux offerts par le secteur automobile, secteur très cyclique et sensible aux dépenses de consommation et à l’affaiblissement des bilans des consommateurs. « Mêmes taux, mais avec une exposition très différente à la cyclicité de l’économie, affirme M. Cooper. Nous pensons qu’il est préférable aujourd’hui de privilégier légèrement les secteurs défensifs, comme les services aux collectivités, car ils offrent une bonne rémunération et permettent d’éviter les secteurs où les écarts pourraient augmenter considérablement. »

Le cycle de resserrement touchant sa fin, Placements Mackenzie estime que les conditions rendent les obligations attrayantes pour les investisseuses et les investisseurs intéressés par la génération d’un revenu. De plus, pour la première fois depuis la crise financière de 2008, les portefeuilles d’obligations de qualité supérieure seront mieux placés pour offrir une corrélation négative aux actions advenant une correction du marché.

Globalement, M. Boehmer s’attend à une grande année pour le crédit. « C’est une période fantastique pour les gestionnaires qui prennent des décisions actives en matière de crédit, note-t-il. Il faut une dispersion et une différenciation entre entreprises, le succès passant par les compétences et la rigueur. »

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