Schefferville survit grâce à ces deux hommes

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:38

Schefferville survit grâce à ces deux hommes

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:38

Par Suzanne Dansereau

Si vos affaires vous mènent à Schefferville, voici deux hommes à connaître : Réal McKenzie, un chef autochtone en colère, et Gilles Porlier, un Gaspésien de 60 ans, propriétaire de presque tous les commerces. Ces deux leaders ont la ville tatouée sur le coeur, mais entretiennent peu d'espoir quant à sa renaissance.

Dans les années 1950, Schefferville était le point de mire du monde entier : une ville hypermoderne de 5 000 habitants, bâtie dans l'âpre climat du Grand Nord (600 kilomètres au nord de Sept-Îles) pour desservir le vaste complexe minier de l'Iron Ore of Canada (IOC), fournisseur des grandes aciéries américaines.

De jolis bungalows bordés de trottoirs et de rues asphaltées ornaient Schefferville, en plus de divers établissements : un hôpital, deux écoles, plusieurs commerces, un centre sportif doté d'une gigantesque piscine et une station de ski alpin. Sans parler des nombreux camps de chasse et pêche, véritables paradis pour les amateurs.

Mais pour les Montagnais (appelés aujourd'hui Innus) qui occupaient une partie du territoire, la réalité était tout autre.

«Quand j'étais enfant, on n'avait pas le droit de s'asseoir au cinéma. Pas le droit non plus d'avoir de maisons - l'IOC les réservait aux Blancs», raconte Réal McKenzie.

Grand solde de maisons

Quand l'industrie du fer s'est mise à dégringoler, voilà 30 ans, l'IOC a abandonné Schefferville.

Un jeune électricien loquace répondant au nom de Gilles Porlier a refusé de partir. Il a plutôt racheté à la minière une dizaine de maisons à 1 $ chacune, et il a fondé des commerces.

Entre-temps, Réal McKenzie, un peu plus jeune que Porlier et formé comme pilote d'avion, est devenu chef des Innus de Schefferville (Matimekosh - Lac John).

Lorsqu'il s'est retrouvé en face de Brian Mulroney - le patron de l'IOC qui a présidé à la fermeture de la mine et qui est ensuite devenu premier ministre du Canada -, il lui a demandé qu'on s'organise pour que les Innus héritent de certaines installations abandonnées par la minière, dont des maisons et le centre récréatif, plutôt que de les détruire. La communauté n'avait presque rien.

«Mulroney ne m'a jamais répondu. Personne n'a levé le petit doigt pour nous, ni à Ottawa ni à Québec», raconte Réal McKenzie, avec une amertume palpable.

Scheffer-Gilles

Aujourd'hui, alors que plusieurs projets miniers se développent dans sa cour, Gilles Porlier est le roi de Schefferville, surnommée «Scheffer-Gilles». Il se vante aux Affaires d'avoir loué une maison à 6 000 $ par mois à une minière.

En plus de nombreuses propriétés immobilières acquises au fil des ans, Gilles Porlier y possède le magasin général, un hôtel, le restaurant, le lave-auto, le service d'ambulance, celui des pompes funèbres, les agences de location d'équipements et de véhicules, le salon de coiffure...

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