L'an zéro de l'électromobilité


Édition du 07 Septembre 2019

L'an zéro de l'électromobilité


Édition du 07 Septembre 2019

Par Alain McKenna

L’application mobile vHub vise à faciliter le partage des remorques inutilisées entre camionneurs, une façon de consommer moins de carburant, et donc d’émettre moins de GES. (Photo: 123RF)

ÉNERGIE. De plus en plus d'industries se fixent des objectifs de réduction de leurs émissions polluantes en optant pour des sources d'énergie propre. C'est de bon augure pour l'économie du Québec, où plusieurs entreprises se sont positionnées comme des leaders de cette transition énergétique.

L'énergie et le transport ont toujours été deux secteurs intimement liés. La volonté de décarboniser l'économie entraîne donc une ambition similaire du côté de la mobilité, où des entreprises québécoises commencent à effectuer une transition.

En Amérique du Nord, le secteur du transport est responsable de presque 30 % de la consommation énergétique. De cette portion, 90 % des sources d'énergie contiennent des hydrocarbures, qu'il s'agisse d'essence (54 %) ou d'autres produits transformés, indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Conscients des impacts de cette consommation sur l'environnement et sur la santé publique, les gouvernements sont de plus en plus nombreux à se mettre en mode d'urgence climatique. Ils incitent alors les acteurs du secteur du transport à troquer le pétrole pour d'autres sources d'énergie.

Le transport routier étant le principal émetteur de gaz à effet de serre (GES) de ce secteur - il représente 82 % de tous les modes de transport sur le continent -, il est évident qu'il est au coeur de la volonté de rendre cette industrie plus propre et écoresponsable. Celle-ci concerne tous les acteurs de la chaîne du transport, des commerçants aux opérateurs de véhicules commerciaux. Et les premières entreprises qui s'y mettent constatent déjà des bénéfices.

Faire de la livraison un allié

Le détaillant de meubles Brault & Martineau compte mettre sur la route ces jours-ci trois camions de livraison électriques, conjointement avec l'agence s'occupant de la livraison de ses produits. Il s'agit de véhicules Isuzu fournis par un équipementier montréalais qui a installé un groupe propulseur de 150 kilowatts et jusqu'à 160 kilowatts-heure de batteries sous le châssis. Le tout permet une autonomie pouvant atteindre 240 kilomètres par charge.

«On a décidé de participer à ce projet, car on pense qu'on peut améliorer les choses, et que les livreurs devraient aussi y trouver leur compte», assure Pierre Pecquet, vice-président responsable des opérations de Brault & Martineau. Seulement trois camions sur la centaine qui livrent les meubles de la chaîne partout au pays, c'est peu. Mais si le projet s'avère fructueux, il pourrait provoquer un changement bien plus important, puisqu'Ovation Logistique, l'agence qui gère ses camionneurs, s'occupe aussi de la livraison pour d'autres chaînes canadiennes, dont HBC, ce qui en fait un des plus gros acteurs dans son créneau au pays.

«Si on veut que ça fonctionne, on doit s'assurer que le modèle économique convient aux livreurs», fait toutefois remarquer Stéphane Gagné, PDG de l'entreprise sherbrookoise. Comme ces camionneurs sont des travailleurs indépendants, il faut aussi les convaincre de l'intérêt financier de ce virage.

«On pense que les coûts d'opération et d'entretien plus bas à long terme vont contrebalancer le coût d'achat plus élevé des camions électriques, poursuit-il. On ne peut pas empêcher les gens de consommer, mais on peut réduire l'impact environnemental de cette consommation.»

Application au transport lourd

Du côté du transport lourd, on attend toujours un premier camion à moteur électrique. Il devrait arriver d'ici quatre ou cinq ans, selon les constructeurs, mais il y a déjà moyen de profiter de certaines technologies pour réduire son empreinte carbone.

Par exemple, en facilitant le partage des remorques inutilisées entre camionneurs déjà sur la route, il est possible de réduire substantiellement les déplacements où aucune marchandise n'est transportée. La société Finloc 2000, située en Beauce, a mis au point conjointement avec le constructeur de remorques Manac une application mobile qui vise exactement ça. Appelée vHub, elle se présente comme une plateforme web qui rappelle un peu le service Uber, et est exclusivement spécialisée dans le partage de remorques.

«L'application a été lancée il y a quelques mois seulement, mais elle a déjà de bons résultats, assure Sébastien Blouin, président de Finloc 2000. Je crois que nous pouvons améliorer l'efficacité et le bilan énergétique du réseau routier. D'abord en ayant un impact sur l'infrastructure, puis en permettant un gain de productivité aux camionneurs.»

Optimiser l'utilisation des remorques en facilitant leur partage entre propriétaires et locataires, où qu'ils soient en province peut sembler banal. Toutefois, vu l'importance du transport commercial sur les routes de la province, les bénéfices sont tangibles. Selon des données fournies par Manac, les camionneurs québécois roulent à vide de 15 à 25 % du temps. Le fabricant estime également que le parc provincial de remorques est trois fois plus important que le nombre de camions pouvant les tirer.

Éliminer des déplacements inutiles et réduire les distances parcourues est un moyen de consommer moins de carburant, et donc d'émettre moins de GES. En attendant des camions lourds électrifiés.

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