Les propositions de projets d'énergie renouvelable abondent, souligne l'industrie

Publié le 01/11/2023 à 16:32, mis à jour le 01/11/2023 à 16:44

Les propositions de projets d'énergie renouvelable abondent, souligne l'industrie

Publié le 01/11/2023 à 16:32, mis à jour le 01/11/2023 à 16:44

Par La Presse Canadienne

Si les propositions des producteurs d'énergie renouvelable ne manquent pas, la connexion au réseau pourrait représenter un défi à plus long terme. (Photo: 123RF)

Au moment où Hydro-Québec a besoin d'importantes nouvelles sources d'approvisionnement pour décarboner l'économie, l'association représentant les producteurs d'énergie renouvelable assure que le secteur privé, les municipalités et les communautés autochtones sont en bonne posture pour combler la demande.

Il ne manque pas de projets potentiels pour répondre aux appels d'offres de la société d'État, souligne le nouveau président-directeur général de l'Association québécoise de production d'énergie renouvelable (AQPER), Luis Calzado, en entrevue. «Le secteur des énergies renouvelables, on est prêt, on l'a déjà démontré», assure celui qui a pris les rênes de l'association au début du mois d'octobre.

Il cite en exemple le plus récent appel d'offres de la société d'État pour 1500 mégawatts (MW). Au total, 16 propositions ont été reçues, ce qui représente 3400 MW.

Alors que le nouveau patron d'Hydro-Québec, Michael Sabia, planche sur sa nouvelle stratégie, l'AQPER aimerait que la société d'État adopte un calendrier d'approvisionnement prévisible pour l'industrie pour la période entre 2025 et 2030.

«La récurrence, ce n'est pas seulement pour atteindre nos objectifs climatiques, mais c'est aussi pour une question de travail, d'acceptabilité sociale avec les communautés qui recevraient ces projets», explique Luis Calzado.

Le porte-voix de l'industrie est en accord avec la stratégie d'Hydro-Québec et du gouvernement, jusqu'à maintenant, mais il insiste sur l'importance d'avoir une planification d'approvisionnement à moyen terme qui comporte une certaine récurrence.

Hydro-Québec prévoyait qu'il faudrait 100 térawattheures (TWh) de nouveaux approvisionnements pour décarboner l'économie d'ici 2050. Le ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé à plus d'une reprise que cette cible serait nettement plus élevée; le chiffre de 200 TWh a déjà été évoqué.

Hydro-Québec donnera vraisemblablement plus de détails sur sa stratégie, jeudi, tandis qu'elle dévoilera son plan pour décarboner l'économie sur l'horizon 2035.

 

Un réseau saturé

Si les propositions des producteurs d'énergie renouvelable ne manquent pas, la connexion au réseau pourrait représenter un défi à plus long terme.

À la fin de l'année 2022, Hydro-Québec avait réaménagé les critères de ses appels d'offres pour prioriser les projets qui peuvent se raccorder le plus rapidement à son réseau. «On voulait éviter que le privé arrive avec des projets, qui pour eux aient du sens, mais, pour nous, ne fassent pas sens autant au niveau social qu'au niveau du transport», expliquait alors le ministre Fitzgibbon.

Le défi de la saturation du réseau de transport électrique est un enjeu qui n'est pas propre uniquement au Québec. La facture pourrait être salée pour les gouvernements occidentaux, a évoqué le grand patron de Boralex, Patrick Decostre, en février.

«Il y a des limites [à la capacité de réseau], expliquait-il lors d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers. Les gouvernements vont devoir investir beaucoup d'argent. Quand je dis beaucoup d'argent, c'est probablement des milliards, mais c'est la seule façon de faire la transition énergétique.»

Questionné sur le sujet, Luis Calzado demeure diplomate et ne s'avance pas sur les solutions souhaitées pour gérer cet enjeu. «Les membres sont prêts à collaborer avec Hydro-Québec pour tout ce qui est prévision du design qui sera nécessaire pour le rajout des énergies renouvelables dans notre province.»

 

L'éolien, «source plus abordable»

Les Québécois doivent également se préparer au fait que l'approvisionnement en électricité coûte plus cher. Le coût de l'électricité patrimoniale est de 3 cents le kilowattheure (kWh). Dans son plan stratégique de mars 2022, Hydro-Québec anticipait un coût moyen de 11 cents pour les nouveaux approvisionnements.

En mars 2023, Hydro-Québec a dévoilé les gagnants d'appels d'offres faits en 2021. Les sept projets retenus, qui produiront 1500 MW d'énergie éolienne, auront un coût moyen de 6,1 cents, sans tenir compte du transport et de l'équilibrage.

Le contexte inflationniste, la hausse des taux d'intérêt, la rareté de main-d’oeuvre et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont aussi entraîné une augmentation des coûts pour les projets d'énergie renouvelable.

Malgré ces vents contraires, «l'énergie éolienne demeure la source d'électricité verte la moins dispendieuse», répond Luis Calzado.

 

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