Il s'est passé quoi avec Meta?


Édition du 21 Février 2024

Il s'est passé quoi avec Meta?


Édition du 21 Février 2024

Par Jean Gagnon

(Photo: 123RF)

La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Comment la valeur d’une entreprise de l’envergure de Meta Platforms (META, 468,11 $US), connue mondialement, a-t-elle pu fluctuer de cette façon depuis trois ans?

C’est la question qui nous vient à l’esprit dès le premier coup d’oeil que l’on porte au graphique des variations du cours de l’action depuis ce temps. Le titre est passé de 380$US à 90 $US entre septembre 2021 et octobre 2022 pour ensuite rebondir à 480$US en février 2024. Ces fluctuations ont d’abord détruit des centaines de milliards de dollars américains de capitalisation boursière avant de les recréer. Comment l’expliquer ?

Fin 2021, le contexte économique est difficile et le titre de Facebook est déjà sous pression lorsque son président, Mark Zuckerberg, annonce que la société investira 50 milliards de dollars américains (G $US) dans le métavers et qu’elle sera rebaptisée Meta Platforms. «Soudainement, les investisseurs ont tous compris que la croissance n’était plus le mot d’ordre de la société», explique Cimon Plante, gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale. Personne n’avait vu venir la chose et l’évaluation boursière a ensuite perdu près de 77 % de sa valeur.

«Ce fut une tempête parfaite», souligne Maxime Dubé, gestionnaire de portefeuilles à Claret Gestion de placements. Alors que Facebook se tournait vers le métavers, l’année 2022 fut celle du début de la hausse des taux d’intérêt, phénomène qui a eu comme effet de faire chuter l’évaluation des titres du secteur de la technologie. «Facebook avait habitué ses actionnaires à une croissance du chiffre d’affaires annuel de 15 % à 20 %, mais tout le monde a commencé à craindre que ça n’allait pas durer», dit-il.

 

Le retour en force

L’année 2023 allait être totalement différente, puisque les revenus publicitaires ont démontré une robustesse à laquelle peu de gens s’attendaient, souligne Cimon Plante. Meta Platforms s’est engagée dans des compressions majeures en réduisant son nombre d’employés de 20 %.

Comme la croissance des revenus est restée forte avec la résurgence des ventes publicitaires, les profits ont progressé fortement, explique Maxime Dubé. Les ventes au quatrième trimestre 2023 ont totalisé 40 G$US, comparativement à 32 G$US au même trimestre en 2022, et ce, dans un contexte où les dépenses n’augmentaient pas.

La hausse vertigineuse du cours de l’action a atteint son climax le 2 février, avec un bond de 20 % à la suite de la divulgation des résultats trimestriels, mais aussi et surtout grâce au changement important de stratégie annoncé par le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, note Cimon Plante.

Alors que l’entreprise est redevenue une machine à faire de l’argent, le président a surpris tout le monde en annonçant le versement d’un dividende, ainsi qu’un plan de rachat d’actions de 50 G $US.

 

 

Que faire avec le titre?

Le 2 février, le titre a amorcé la séance de négociations en hausse de 20% par rapport à son cours de fermeture de la veille.

Ouvrir avec un tel écart en entamant la séance constitue un signal très positif quant à la tendance à plus long terme, principalement si le titre ne vient pas refermer cet écart lors des trois séances suivantes, ce qui a été le cas, explique Monica Rizk, analyste technique senior aux publications Phases & Cycles. À cela s’ajoute le fait que le titre se maintient confortablement au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise), qui est le reflet de sa tendance à long terme, poursuit-elle.

 

Un titre suracheté

Mais il y a un hic. Avec sa poussée du 2 février, le cours de l’action s’est éloigné substantiellement de sa moyenne mobile de 200 jours, ce qui indique un état de surachat important qui ne pourra pas se maintenir indéfiniment.

Tôt ou tard, le cours de l’action aura à se rapprocher de sa moyenne. Il faut donc s’attendre à une correction, qui pourrait prendre deux formes. Le titre pourrait baisser de façon à se rapprocher de sa moyenne mobile, ou faire du surplace (correction horizontale) pendant un certain temps, ce qui permettrait à cette même moyenne de se rapprocher de la valeur du titre, et ainsi de réduire l’état de surachat.

 

Acheter ou vendre

Malgré la hausse du titre, Cimon Plante ne suggère pas à ses clients de le vendre. Pour lui, il s’agit d’un investissement de trois à cinq ans. «On n’en a pas fini avec l’intelligence artificielle (IA) générative qui procurera d’énormes gains en productivité. Meta saura monétiser, comme elle l’a fait avec Facebook et Instagram, ses plateformes d’IA et de grands modèles de langage (LLM)», explique-t-il.

«Les titres des grandes entreprises de technologies sont souvent très volatils lors de la divulgation de leurs résultats trimestriels, et il faut s’y habituer», ajoute-t-il. Mais pour les plus frileux qui ne détiennent pas le titre actuellement, il leur suggère d’être patient et de profiter des reculs pour acheter.

Du côté de Claret, on a réduit les positions dans Meta Platforms afin de rééquilibrer la pondération de ce titre devenue trop grande dans certains portefeuilles, souligne Maxime Dubé.

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