«J'ai fait du sport pour échapper à la messe» - Gilles Barbot, président d'Esprit de Corps

 

Gilles Barbot, président d'Esprit de Corps (Photo : Gilles Delisle)

Dominique Froment

Gilles Barbot, président d'Esprit de Corps (Photo : Gilles Delisle)

Le cheminement de Gilles Barbot, fondateur d'Esprit de Corps, sort de l'ordinaire.


Il naît dans un petit village de Bretagne de parents très pieux qui obligent leurs sept enfants à aller à la messe... tous les jours ! Ses parents sont férus de voile, et le jeune garçon se rend compte que les compétitions de voile lui donnent l'occasion de rater la messe. Du coup, il ajoute la pratique du basketball à ses passions !


Tout va bien, jusqu'au jour où son rhumatologue de père statue sur le fait que le sport n'est pas la vie et que le petit Gilles doit se concentrer sur ses études. «J'avais de l'énergie qui me sortait par les oreilles», se souvient-il. On ne sait trop si c'est Dieu qui a entendu sa détresse, mais le jeune homme rencontre des missionnaires avec lesquels il conçoit le projet de construire une école au Cameroun. Il n'a que 17 ans.


«J'ai monté une équipe et trouvé des fonds pour construire l'école, dit M. Barbot. J'avais besoin d'action, et tant qu'il y avait des missionnaires dans le portrait, mes parents étaient d'accord.»


Consolidation d'équipe


Dans ce village camerounais sans électricité ni eau courante, les soirées sont bien longues. Pour passer le temps, Gilles Barbot organise des jeux. «À l'époque, je ne savais pas que ça s'appelait du team building, mais j'ai vu l'effet étonnant sur la communauté du village. J'ai allumé !»


Après six mois au Cameroun, le jeune homme revient dans son village (1 500 habitants) avec un regard différent. «J'ai constaté qu'il y avait peu de personnes de plus de 30 ans vraiment en santé ; on aurait dit qu'elles attendaient toutes la mort.»


En 1994, il part aux États-Unis où il exerce toutes sortes de métiers pour se payer des études dans le domaine du bien-être, avant même que le terme de «coach de vie» ne devienne populaire. «J'avais toujours la même idée en tête : refaire un projet comme celui du Cameroun.»


Puis, il tombe amoureux d'une Québécoise : c'est une révélation. «Je ne savais pas qu'on pouvait bouffer des croissants et boire du vin en Amérique du Nord !» Il arrive au Québec en 1999, fait des études en démarrage d'entreprises à HEC Montréal et en sciences de l'exercice à l'Université Concordia et fonde Esprit de Corps en 2002, une société qui fait du team building en entreprise.


En 2006, il crée «Les Défis Esprit de Corps». La PME, qui emploie 16 personnes, en a organisé 120 depuis. Par exemple, une course à pied Montréal-New York pour les employés de PricewaterhouseCoopers, une «balade» à vélo de Victoria à Montréal pour Agropur et des courses ou des escalades en montagne pour L'Oréal, Pomerleau, Deloitte, McKinsey, etc.


«Il n'y a aucune compétition entre les participants», explique M. Barbot, propriétaire unique d'Esprit de Corps, qui s'attend à un chiffre d'affaires de 1,5 million en 2012.


Pour relever ces défis, les employés doivent s'entraîner pendant des mois, au cours desquels ils acquièrent de saines habitudes de vie permanentes. Et c'est précisément le but visé : «Trois participants sur quatre qui ne faisaient pas de sport avant le défi en font encore deux fois par semaine neuf mois après. Cela a un impact considérable sur la performance des organisations. Et ils ramènent ces valeurs à la maison. Ça change le monde !»


Un regret ?


«Si c'était à refaire, je serais moins patient envers les personnes qui démontrent un manque de volonté.»


Une personne qui l'a beaucoup aidé


«Theodore Fairhurst, mon ancien propriétaire commercial. Même si j'avais deux ans et demi de loyer en retard, il m'a toujours attendu.»


 

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le 27-09-2012

J'ai fait du sport pour échapper à la messe» - Gilles Barbot, président d'Esprit de Corps

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