" Nous sommes un exemple de partenariat public-privé qui fonctionne très bien ! " La boutade de Jean-Charles Boily, directeur général de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie, peut faire sourire. Mais elle illustre bien le succès que remporte l'organisme, qui assure les services ambulanciers dans cette région depuis 21 ans.

Sur l'île de Montréal et à Laval, le service d'ambulances est assuré par Urgences-Santé, une organisation publique. La Coopérative (mieux connue par son acronyme, la CETAM) est son pendant sur la Rive-Sud : elle couvre un territoire qui comprend 70 municipalités et qui s'étend de Saint-Bruno, à l'est, à Rigaud, à l'ouest. Grâce à près de 300 techniciens ambulanciers, l'entreprise répond aux appels d'urgence en tout temps.

La CETAM traite quelque 58 000 appels par an. " C'est un domaine d'autant plus complexe à gérer que le service fonctionne en continu ", souligne M. Boily.

Et, parce que la population augmente en banlieue de Montréal, sans oublier le vieillissement de la population, ce nombre d'appel tend à augmenter. La croissance atteint même 5 % par année.

" Nous n'avons donc pas le choix d'optimiser notre offre de service pour faire face à cette situation ", affirme le directeur général qui se réjouit du fait que la coopérative se distingue par un des meilleurs taux de réanimation en Amérique du Nord dans les cas d'arrêts cardio-respiratoires.

Les employés aux commandes

La Coopérative est mandatée par l'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie. Une enveloppe budgétaire annuelle est ensuite négociée et la CETAM doit s'engager à fournir les services requis à la population.

À titre de propriétaires, ce sont les techniciens paramédicaux de la Coopérative qui dirigent l'entreprise. Ils élisent un conseil d'administration qui, à son tour, nomme le directeur général.

" Il est essentiel d'avoir une structure solide, car la coopérative a connu une croissance importante au cours des années ", souligne Luc Latreille, président du conseil d'administration, et technicien ambulancier à la CETAM depuis 14 ans.

" Pour que cela fonctionne, il faut respecter les rôles et responsabilités de chacun ", ajoute M. Latreille.

Les membres de la Coopérative ont tout à gagner, car ils participent aux décisions qui déterminent l'utilisation des excédents. Chaque année, une partie des bénéfices servent ainsi à améliorer les conditions de travail, notamment par l'acquisition de matériel et l'amélioration des équipements.

Par exemple, l'ergonomie des véhicules a été entièrement revue. Les techniciens ont maintenant un accès plus facile à chaque pièce d'équipement, un atout notable dans un métier où chaque seconde est comptée.