Le président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley, a estimé mardi que la première hausse des taux d'intérêt par la Fed ne devrait pas surprendre les marchés mais exclu toute coordination entre banques centrales.

«Le relèvement des taux d'intérêt ne devrait pas constituer une grande surprise lorsque finalement il interviendra, ce qui devrait atténuer les turbulences», a affirmé ce responsable de la banque centrale, dans un discours à Zurich.

Il a ajouté toutefois qu'il serait "naïf de ne pas s'attendre à un impact", notamment dans les économies émergentes.

«Je m'attends à des implications sur les flux de capitaux, la valeur des devises étrangères et les prix des actifs financiers même si ce premier relèvement des taux est hautement anticipé», a-t-il indiqué.

«Comme les autres banques, le mandat de notre politique monétaire vise le marché intérieur. Néanmoins nos actions monétaires ont souvent des implications mondiales qui reviennent ensuite vers l'économie américaine et les marchés financiers. Il ne faut pas l'oublier», a poursuivi M. Dudley qui, en tant que président de la Fed de New York, est un membre votant permanent du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).

Il a reconnu que l'impact à l'étranger des changements de politique de la Fed "avait généré des appels (...) à coordonner la politique monétaire au niveau international". Mais, a-t-il ajouté, "si une coordination explicite n'est ni faisable ni désirable, les banques centrales, et particulièrement la Fed, peuvent peut-être en faire davantage pour être de meilleurs intendants".

Il s'est ainsi félicité d'une amélioration de la communication de la part de la Fed, notant que la fin des achats d'actifs aux Etats-Unis s'était déroulée «en douceur». Il a rappelé au contraire les turbulences du printemps 2013 où les tentatives de communication de la Fed sur le sort des achats actifs avaient «semé la confusion sur les marchés».

Sans donner d'indication sur le calendrier de la normalisation de la politique monétaire américaine, il a rappelé les conditions requises: que le marché de l'emploi continue de s'améliorer et que le Comité monétaire soit "raisonnablement confiant" quant à un retour de l'inflation à 2% à moyen terme.

«Pour être aussi direct que possible: je ne sais pas quand cela interviendra», a affirmé M. Dudley. «Puisque les perspectives économiques sont incertaines, le calendrier d'une première hausse doit l'être aussi», a-t-il ajouté.