Investir dans les fournisseurs de télécommunications et de câble n'est plus de tout repos.
Les sociétés sont rentables et versent de bons dividendes, mais la bataille qu'elles se livrent pour gagner des abonnés s'accentue à un moment où la croissance ralentit et où Ottawa se mêle de plus en plus de leurs affaires.
Malgré ces vents contraires, Telus (Tor., T, 36,67 $) demeure le favori des financiers pour les amateurs de dividendes, avec 16 recommandations d'achat.
Ses services sans fil et de télévision par Internet croissent suffisamment pour que la société s'engage à augmenter son dividende de 10 % et à racheter de 2 à 3 % de ses actions chaque année jusqu'en 2016, résume Marie-Ève Savard, d'Investissements Standard Life.
Telus tire davantage de ses revenus et de ses bénéfices de son service sans fil que sa rivale BCE et distribue encore une moins grande part de ses flux de trésorerie en dividendes, ajoute-t-elle.
Telus est en meilleure posture que ses rivales pour protéger ses revenus mensuels moyens par abonné et son faible taux de désabonnement. «La loyauté de ses clients repose moins sur ses contrats. Elle réussit aussi à augmenter l'usage des téléphones intelligents une fois les clients attirés par ses meilleurs forfaits», explique Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD.
Pour financer l'amélioration de la capacité et de la vitesse de son réseau, Telus pourrait vendre ses services de technologie de l'information et des immeubles à Vancouver, avance Philip Huang, de Barclays.
Québecor pourrait racheter le bloc de la Caisse de dépôt
Pour les investisseurs plus audacieux, les choix des financiers portent sur Québecor (Tor., QBR.B, 26,22 $) et Cogeco Câble (Tor., CCA, 48,25 $), en raison de leur croissance plus rapide.
Deux analystes spéculent aussi sur la possibilité que Québecor rachète le bloc de 24,6 % que détient encore la Caisse de dépôt et placement du Québec dans sa filiale Québecor Média.
Une telle transaction, estimée à 1,5 milliard de dollars, lui donnerait l'emprise totale des flux de trésorerie de sa filiale la plus performante, Vidéotron, tout en éliminant l'écart qui sépare la valeur accordée au holding Québecor en Bourse de celle de ses filiales.
Bien que Québecor et la Caisse aient jusqu'en 2019 pour s'entendre, les deux analystes s'attendent à ce que Québecor bouge bien avant.
M. Huang pense que Québecor pourrait émettre des actions pour financer ce rachat. «Une émission de 500 M$ serait bien reçue, en augmentant le nombre d'actions en circulation», dit-il.
Québecor préfère réduire sa dette jusqu'en 2015, afin d'éviter d'avoir à émettre de nouvelles actions, estime Greg MacDonald, de Macquarie Research Capital.
Québecor récolte 13 recommandations d'achat, même après la hausse de 39 % de son titre en 2013.
Cogeco Câble perd des abonnés tant du côté du câble que du côté de la téléphonie, mais un contrôle assidu des coûts lui procure encore de bonnes marges.
Ses flux de trésorerie croissants lui permettent aussi de rembourser sa dette et d'augmenter son dividende.
La société vient d'ailleurs de l'augmenter de 15,8 %. Dvai Ghose, de Canaccord Genuity, prévoit une hausse annuelle d'au moins 10 % du dividende d'ici 2015.
L'évaluation attrayante de son titre et la croissance de ses centres de données pour entreprises lui valent dix recommandations d'achat, malgré le bond de 27 % de son action en 2013.
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Gains prévus par les analystes en 2014
Telus, T 6,4 %Québecor,
QBR.B12,9 %
Cogeco Câble, CCA17,4 %
Source : Bloomberg
