L'économie américaine est sur le point de connaître la reprise tant attendue en 2012, selon André Marsan, président et fondateur de la firme de gestion montréalaise Sigma Alpha Capital.

« Actuellement, nous sommes à la frontière de la reprise et de l'expansion, mais tout dépend du pays où l'on se trouve, a-t-il indiqué en entrevue à Finance et Investissement. Les marchés anticipent toujours la conjoncture économique. Parfois ils ont raison, parfois ils se trompent. S'ils anticipent une récession mondiale profonde et que la réalité s'avère moins douloureuse, les marchés monteront. C'est probablement ce qui va se passer en 2012, nous aurons de bons marchés même si l'économie ne sera pas extraordinaire. »

Si la récession est presque imminente en Europe, où il faut toutefois considérer chaque pays au cas par cas, il y a plusieurs raisons d'être optimiste pour l'économie américaine. André Marsan en nomme six :

• Depuis une dizaine d'années, la baisse du dollar américain et la hausse des coûts de production en Chine insufflent un vent de renouveau au secteur manufacturier américain. Il se porte de mieux en mieux et crée de l'emploi;

• L'endettement des particuliers n'est pas chose réglée, mais son état s'améliore quand même. Les Américains paient leurs dettes qui sont moins élevées qu'avant;

• Pour une première fois depuis 30 ans, la production de pétrole augmente aux États-Unis. De plus, beaucoup d'investissement sont faits dans les énergies renouvelables, ce qui réduira le déficit énergétique américain durant les cinq prochaines années;

• L'immobilier a vraisemblablement atteint son creux. Les mises en chantier redémarrent et cette tendance va s'accélérer au courant des années qui viennent en créant de l'emploi dans ce secteur. D'ailleurs, les bons chiffres sur l'emploi qu'on a récemment vus sont propulsés par le secteur immobilier;

• Après être montée en 2009 et en 2010, l'inflation s'est stabilisée en 2011 et a recommencé à baisser. Elle devrait continuer à descendre en 2012, ce qui va donner plus de pouvoir d'achat aux consommateurs américains, et;

• Les entreprises refont leurs inventaires, ce qui crée de la demande dans le secteur de manufacturier et, par extension, de l'emploi. Les entreprises investissent et le consommateur achète davantage.

La crise européenne ne devrait pas freiner la reprise américaine, selon André Marsan qui s'attend à une hausse de 10 à 15 % sur les marchés en 2012 : « Présentement, je crois que le marché est en train de réaliser la croissance de l'économie américaine. Une récession européenne n'affectera pas tellement l'économie des États-Unis puisque les exportations américaines vers l'Europe ne sont pas très importantes. »