La Bourse de Toronto a commencé la semaine en atteignant un nouveau sommet, stimulée par la confiance des investisseurs vis-à-vis l'éventuelle adoption de la réforme fiscale aux États-Unis.

Emportée par l'optimisme entourant l'adoption imminente d'une réforme fiscale favorable aux entreprises, Wall Street a fait grimper lundi à des records le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq, ce dernier dépassant même pour la première fois en séance la barre des 7.000 points.

Le Dow Jones s'offre rien de moins qu'un 70e record de clôture, surpassant le record de 1995, lors du dernier long marché haussier. (Source: MarketWatch).

État de la situation

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 89,66 points pour clôturer à 16 131,64 points. Il a grimpé, plus tôt dans la séance, jusqu'à 16 200,81 points.

À New York, les trois principaux indices boursiers ont mis fin aux échanges à des sommets records pour une deuxième séance consécutive.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 140,46 points à 24 792,20 points. L'indice composé S&P 500 a gagné 14,35 points à 2690,16 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq s'est emparé de 58,18 points à 6994,76 points. Cet indice, qui comprend les valeurs phares du secteur de la technologie, a franchi pour la première fois de son histoire lundi en cours de séance la barre des 7.000 points, avant de perdre un peu de terrain. Il s'est au total apprécié de 30% depuis le début de l'année.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,73 cents US, en baisse de 0,19 cent US par rapport à son cours moyen de vendredi. 

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a lâché 11 cents US à 57,22 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or s'est adjugé 8,00 $ US à 1265,50 $ US l'once. Le prix du cuivre a grimpé d'environ 1 cent US à 3,15 $ US la livre.

Titres en action

• La compagnie ferroviaire CSX a gagné 1,25% à 53,59 dollars après le décès samedi de son directeur général E. Hunter Harrison, remplacé temporairement par le directeur opérationnel de l'entreprise James Foote. L'action avait chuté de 7,6% vendredi après l'annonce inattendue du départ en congé maladie de M. Harrison. La séance a aussi été marquée lundi par une série de rachats.

• Disney a reculé de 0,22% à 111,03 dollars. Le président de sa filiale ESPN, la grande chaîne cablée sportive, a annoncé lundi sa démission, invoquant un problème de dépendance à la drogue ou à l'alcool.

• Le fabricant d'en-cas (chips, gâteaux, bretzel) Snyder's Lance (+6,95% à 50,04 dollars) a ainsi été acquis par le distributeur de soupes en conserve Campbell Soup (+0,14% à 49,66 dollars) pour près de 4,9 milliards de dollars en espèces.

• Amplify Snack Brands (+71,57% à 12,01 dollars), une autre société distribuant des en-cas comme des pop-corn, des chips et des cookies, a été racheté par le spécialiste du chocolat Hershey (+0,11% à 114,26 dollars) dans une opération évaluée à 1,6 milliard de dollars, dette comprise.

• L'éditeur de logiciels Oracle (-1,22% à 47,71 dollars) a lui acheté Aconex, une société australienne ayant développé une solution destinée à faciliter le travail en collaboration, pour environ 1,2 milliard de dollars.

• Le Fonds de placement immobilier Cominar (CUF.UN) annoncé lundi la signature d'une entente visant la vente à Slate Acquisitions de 97 immeubles situés à l'extérieur de ses marchés principaux, pour 1,14 milliard $. Ces propriétés sont situées dans la grande région de Toronto, dans les provinces de l'Atlantique ainsi que dans l'Ouest canadien.

• Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 67,15$) a le feu vert pour conclure l’acquisition de la chaîne de dépanneurs Holiday Stationstores le 22 décembre. La société lavalloise a convenu avec la Federal Trade Commission(FTC) de se départir d’un dépanneur Holiday et 9 dépanneurs CrossAmerica Partners dans le cadre de la transaction portant sur 522 établissements Holiday Stationstores, explique Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. La FTC vise ainsi limiter la diminution de la concurrence dans le marché local de l’essence. L’acquisition de Couche-Tard, qui comprend deux usines de préparation d’aliments et un terminal de carburant, devrait ajouter entre 180-190M$US au bénéfice d’exploitation de Couche-Tard, note M. Howlett. Le prix de la transaction n’a pas été dévoilé, mais l’analyste l’estime entre 1,5 et 1,8G$US. Il voit la conclusion de cette transaction d’un oeil positif, mais indique qu’elle est déjà reflétée dans ses prévisions financières et son cours cible. Il laisse donc sa recommandation pour le titre à achat et sa cible à 78$.

• Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, fait le point sur Bombardier (BBD.B, 3,07$) après la journée des investisseurs tenue à New York la semaine dernière. La direction y a présenté une mise à jour de son plan 2020 et du contexte d’affaires actuel. L’analyste se dit encouragé par la capacité de la direction d’atteindre, voire de dépasser les objectifs fixés. L’analyste dit que l’entreprise montréalaise reste sur la bonne voie de la relance. Il continue d’aimer le titre et en recommande l’achat, avec un cours cible de 4$. Par ailleurs, une coentreprise de Bombardier a remporté son premier contrat de monorail en Chine. Ce contrat prévoit la fourniture de la plateforme BOMBARDIER INNOVIA Monorail 300, avec un total de 240 voitures, à la ville de Wuhu dans la province de l'Anhui. La valeur totale du contrat s'élève à environ 270M$US. Bombardier détient une participation de 50 % dans la coentreprise.

• Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, fait passer sa cible pour le titre du fournisseur de logiciels Enghouse Systems (ENGH, 57,75$) de 60$ à 65$ après que celui-ci eut dévoilé des résultats du quatrième trimestre supérieurs aux attentes. 2018 apparaît très favorable pour Enghouse, notamment parce que la société devrait être en mesure d'accélérer le rythme des acquisitions et parce qu'elle a complété la mise à jour de ses systèmes financiers internes, dit M. Treiber. Il maintient sa recommandation de surperformance pour le titre.

• Jeff Fan, de Banque Scotia, croit que ses homologues sont trop optimistes en ce qui a trait aux prévisions de bénéfices du premier trimestre du câblodistributeur Shaw Communications (SRJ.B, 29,49$). En moyenne, les analystes visent un bénéfice d’exploitation de 504M$, mais M. Fan croit plutôt qu’il s’établira à 482M$. L’analyste laisse sa recommandation pour le titre à neutre et sa cible à 29$.

Contexte

Le Nasdaq avait rattrapé en avril 2015 son record établi au pic de la bulle internet des années 2000, avant que celle-ci n'éclate et que l'indice ne fonde de moitié durant les mois suivants. Il évoluait alors juste au-dessus de 5.000 points.

«Des investisseurs de toute taille, institutionnels comme particuliers, continuent de s'aventurer sur le marché des actions", entraînés par un "optimisme solide¢ sur l'économie américaine, a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment.

«Après six, sept, huit ans de croissance molle, on commence à la voir accélérer», a-t-il justifié. «Et si la réforme fiscale est bien adoptée comme prévu, le taux d'imposition des sociétés va reculer à 21%, ce qui représente en théorie une baisse immédiate de 15% par rapport au taux actuel», a-t-il ajouté. "C'est très positif pour les bénéfices des entreprises, et donc pour le cours de leurs actions."

Les gains retirés pourraient même être utilisés par certaines entreprises pour racheter leurs propres actions, ce qui les feraient grimper encore plus, a aussi remarqué M. Sarhan.

Le texte de loi, qui devrait être voté par les deux chambres cette semaine, peut-être dès mercredi, prévoit également de faciliter le rapatriement par les multinationales de leurs bénéfices détenus à l'étranger, une mesure dont pourraient profiter des groupes comme Apple ou Facebook.

Depuis le début de l'année, ces entreprises ont grimpé d'environ 55%, alimentant la progression du Nasdaq.

L'indice S&P 500 s'est de son côté apprécié depuis le début de l'année de près de 20%, ce qui si cela se confirmait, représenterait sa meilleure année depuis 2013, a souligné Howard Silverblatt de S&P Dow Jones Indices.

Cette avancée correspond à une augmentation en termes de capitalisation boursière d'environ 3.650 milliards de dollars.