Bourse: Wall Street rattrapée par la fébrilité géopolitique

Publié le 30/04/2018 à 09:07, mis à jour le 30/04/2018 à 16:39

Bourse: Wall Street rattrapée par la fébrilité géopolitique

Publié le 30/04/2018 à 09:07, mis à jour le 30/04/2018 à 16:39

Wall Street a terminé dans le rouge lundi, rattrapée par un accès de faiblesse du secteur des télécoms et par une certaine fébrilité face aux risques géopolitiques et à une réunion imminente de la banque centrale américaine. 

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse de plus de 60 points lundi, au terme de sa première séance d'activités depuis qu'un problème technique a forcé sa fermeture hâtive, vendredi après-midi.

À la clôture

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 61,05 points à 15 607,88 points.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a échappé 148,04 points à 24 163,15 points. L'indice élargi S&P 500 a cédé 21,86 points à 2648,05 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a rendu 53,53 points à 7066,27 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,91 cents US, en hausse de 0,13 cent US par rapport à son cours moyen de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 47 cents US à 68,57 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a effacé 4,20 $ US à 1319,20 $ US l'once. Le prix du cuivre a grimpé d'environ un demi-cent US à 3,07 $ US la livre.

Le Groupe TMX a indiqué qu'un problème matériel avait forcé la fermeture hâtive de ses places boursières, vendredi après-midi. En plus de la Bourse de Toronto, ce pépin technique a touché la Bourse de croissance TSXV, la Bourse de Montréal et la Bourse TSX Alpha.

Contexte

Les indices avaient pourtant démarré la séance dans le vert, à la faveur notamment des résultats supérieurs aux attentes de McDonalds (+5,77%).

Dans leur ensemble, les entreprises cotées à Wall Street devraient voir leur bénéfice par action augmenter de 23,2% au premier trimestre, selon la dernière estimation du cabinet d'analyses FactSet.

Mais "les attentes étaient tellement élevées que même quand les entreprises les dépassent, il est compliqué pour les investisseurs de se montrer encore plus optimistes", estime Kate Warne d'Edward Jones en soulignant que les courtiers "ont tendance à engranger des profits quand les résultats sont bons".

Les indices ont par ailleurs commencé à piquer du nez en cours de séance "quand les inquiétudes géopolitiques ont plus ou moins pris l'ascendant sur les éléments fondamentaux", avance Art Hogan de Wunderlich Securities.

Le marché a notamment réagi selon lui aux accusations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur l'existence d'un programme nucléaire secret iranien ainsi que par le regain de tensions commerciales alors qu'expire mardi le sursis accordé par Washington à certains partenaires, dont l'Union européenne, sur les taxes à l'importation d'acier et d'aluminium.

La montée récente des taux d'intérêt reste aussi une source d'anxiété alors que la banque centrale américaine tient mardi et mercredi une réunion de politique monétaire. Les marchés ne s'attendent pas à ce que l’institution relève ses taux d'intérêt dès ce rendez-vous mais la Fed pourrait, dans son communiqué, prendre acte de la remontée de l'inflation: selon l'indice PCE publié lundi par le département du Commerce, elle a touché, pour la première fois depuis un an, l'objectif des 2% que la banque centrale estime sain pour l'économie.

"Les investisseurs redoutent que la remontée des taux ne freine à long terme la hausse des bénéfices", remarque Kate Warne.

Lundi les taux d'intérêt se détendaient un peu: le taux d'emprunt à 10 ans des Etats-Unis reculait à 2,945% contre 2,957% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,116% contre 3,125% à la précédente clôture.

Titres en action

Le repli marqué de plusieurs grands groupes de télécoms a aussi pesé sur le marché.

Sprint et T-Mobile ont notamment chuté de respectivement 13,69% et 6,22% au lendemain de l'officialisation de leur fusion. Plusieurs observateurs estiment que l'opération pourrait être bloquée par les autorités de la concurrence.

Le transporteur aérien Air Canada a affiché lundi une perte nette de 170 millions $ ou 62 cents par action au premier trimestre, comparativement à une perte de 13 millions $ ou 5 cents par action au même moment l'an dernier. Sa perte ajustée est passée de 63 millions $ ou 23 cents par action l'an dernier à 52 millions $ ou 19 cents par action cette année. Ses produits d'exploitation ont augmenté de 429 millions $ à 4 milliards $. Les produits passages réseau ont atteint 3,5 milliards $, en hausse de 11,8 pour cent par rapport au premier trimestre de 2017. L'accroissement des produits passages réseau est attribué à l'amplification de 11,4 pour cent du trafic et à l'amélioration de 0,4 pour cent du rendement unitaire.

Le détaillant britannique Sainsbury's a accepté d'acheter la filiale de Walmart au Royaume-Uni, Asda, pour 7,3 milliards de livres sterling (10,1 milliards $ US) en liquide et en actions, ce qui donnerait naissance à la plus grande chaîne de supermarchés du pays et viendrait chambouler le secteur anglais de l'épicerie. Cette entente réunissant les deuxième et troisième plus grandes chaînes de supermarchés du pays placerait la nouvelle entité devant le leader actuel, Tesco, avec une part de marché de 31,4 pour cent, contre 27,6 pour cent pour Tesco, selon la firme Kantar Worldpanel. La nouvelle compagnie conservera les bannières Sainsbury's et Asda, et Sainsbury's a assuré par voie de communiqué lundi qu'elle n'a aucune intention de fermer quelques-uns de ses quelque 2800 magasins.

Le mastodonte américain de la restauration rapide McDonald's a annoncé lundi un bénéfice de 1,38 milliard $ ou 1,72 $ US par action au premier trimestre. Son bénéfice ajusté s'est chiffré à 1,79 $ US par action. Les analystes interrogés par la firme Zacks Investment Research tablaient sur un bénéfice de 1,67 $ US par action. Les revenus trimestriels de McDonald's ont été de 5,14 milliards $ US, tandis que les experts prédisaient des recettes de 4,93 milliards $ US. Le titre de McDonald's est en déclin de 8 pour cent depuis un an, mais en hausse de 13 pour cent sur 12 mois.

 

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