Bourse: le S&P/TSX entre dans un marché baissier

Publié le 07/01/2016 à 09:53, mis à jour le 07/01/2016 à 17:42

Bourse: le S&P/TSX entre dans un marché baissier

Publié le 07/01/2016 à 09:53, mis à jour le 07/01/2016 à 17:42

(Photo: Bloomberg)

Les marchés boursiers de New York et de Toronto ont fini la séance de jeudi sur une dégringolade, pris dans une spirale baissière sans trouver la moindre bonne nouvelle à laquelle se raccrocher.

À Toronto, l'indice S&P/TSX a perdu 278,59 points, ou 2,19%, à 12 488,21 points. Cette baisse place l'indice dans un marché baissier (bear market), lui qui a perdu 20% de sa valeur depuis son sommet de septembre 2014.

Le dollar canadien a terminé la journée à 70,94 cents US, en baisse de 0,08 cent.

À New York, le S&P 500 a reculé de 47,17 points, ou de 2,37%, à 1 943,09 points. Le recul de 4,9% du S&P 500 cette semaine est le pire début d'année pour l'indice depuis 1928, selon Bloomberg.

Le Dow Jones a plongé de 392,41 points, ou de 2,32%, à 16 514 points. Si cet indice reste sous 16 636 vendredi, ce serait son pire début d'année, depuis 1978.

Le Nasdaq a chuté de 146,34 points, ou de 3,03%, à 4 689,43 points.

L'indice mondial MSCI All Country a perdu 5,2% depuis le début de la semaine, son pire début d'année, depuis 1998.

Le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en février a perdu 70 cents à 33,27 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), enfonçant le plus bas niveau atteint durant la récession de 2008.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a fini en baisse de 48 cents à 33,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Il avait dégringolé jusqu'à 32,16 dollars plus tôt dans la journée, son niveau le plus bas depuis avril 2004.

Parmi les titres en action, Exfo (Tor., EXF) a dévoilé après la clôture des Bourses mercredi des résultats légèrement inférieurs aux prévisions des analystes à son premier trimestre. L’entreprise de Québec a dégagé un bénéfice ajusté de 0,04$US par action, tandis qu’on attendait 0,05$US. Les revenus, à 55,2M$US, sont en deçà des 57,8M$US visés par les analystes. Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, reste neutre à l’égard du titre.

Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A) a dévoilé ce matin un bénéfice de 0,31$ par action à son troisième trimestre, contre 0,30$ l'action à la même période l'an dernier. Le résultat est 0,01$ supérieur aux attentes des analystes.

Ben Cherniavsky, de Raymond James, dit rester prudent à l’égard des transporteurs aériens canadiens et réitère une recommandation neutre pour les titres d’Air Canada (Tor., AC) et de WestJet (Tor., WJA), dans un rapport sur l’industrie publiée jeudi. Une concurrence accrue dans le secteur devrait continuer de peser sur la rentabilité des acteurs.

La liste des titres qui touchent un nouveau bas au Canada demeure longue. Parmi ceux qui ont reculé à un nouveau creux en 52 semaines mercredi, la Banque Nationale (Tor., NA). Fait intéressant, le rendement du dividende de celle-ci est rendu à environ 5,3%.

Les titres de BRP (Tor., DOO), Amaya (Tor., AYA), Canadien Pacifique (Tor., CP), La Baie (Tor., HBC), Magna International (Tor., MG), Banque Nationale (Tor., NA), Rona (Tor., RON) et Potash Corporation (Tor., POT), pour ne nommer que ceux-là, touchaient tous un creux des 52 dernières semaines.

Un début d'année «catastrophique»

«Il n'y a rien d'autre que de la faiblesse, c'est tout à fait démoralisant», a commenté Michael James, chez Wedbush Securities. «Le mouvement est dû à des événements hors des États-Unis, mais la combinaison (de l'actualité) en Corée du Nord, en Arabie saoudite et en Chine se répercute sur le moral des investisseurs, tout en négatif», a-t-il ajouté, précisant que la chute des cours du pétrole, au plus bas depuis près de douze ans, n'arrangeait rien.

«Si les choses empirent, et rien n'indique que ça se calme à court terme après ce qu'on a vu ces six dernières séances (...), les gens se disent qu'ils préfèrent vendre maintenant plutôt que d'attendre que les indices baissent encore», a-t-il ajouté.

En milieu de séance, les indices ont ralenti leur chute à l'annonce que la Chine renonçait à son système de coupe-circuit boursier, mais cela n'a pas duré.

«Le moral en berne a plus à voir avec le manque de croissance en Chine qu'avec le coupe-circuit du marché», a noté M. James, estimant que les investisseurs attendaient désormais avec plus de fébrilité que jamais les chiffres mensuels de l'emploi aux États-Unis, vendredi.

«Si les chiffres de l'emploi sont bons cela aura un effet stabilisateur, les gens auront un meilleur point de vue sur l'économie américaine», a-t-il dit, mais «un mauvais chiffre ne ferait qu'exacerber la faiblesse du marché».

Art Hogan, chez Wunderlich Securities, a noté pour sa part qu'il prêterait la plus grande attention aux mouvements des Bourses chinoises.

Selon lui, si les actions chutent comme attendu, «ce ne sera pas positif, mais au moins on saura», et la fin de l'incertitude pourrait être bénéfique, surtout si la baisse des Bourses chinoises reste gérable. Un gourou du marché obligataire, Bill Gross, chez Janus Capital, a prédit sur Blooomberg TV qu'elles limiteraient leur chute à «5% ou 6%». 

Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 2,152% contre 2,174% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,930% contre 2,936% la veille.

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