(Illustration: Camille Charbonneau)

Toronto — Les titres des secteurs des télécommunications, de la finance et des services publics ont mené le principal indice boursier canadien à la baisse jeudi, alors même que le prix du pétrole était en augmentation. Les marchés américains ont aussi connu un recul après plusieurs rapports économiques.

«Je pense que c’est une bonne journée pour faire une pause», estime Ashish Utarid, vice-président adjoint de la stratégie d’investissement chez IG Gestion de patrimoine.

«Nous avons de nouvelles données qui sont sorties. Et les investisseurs eux-mêmes réalisent un peu de bénéfices […] nous avons assisté à une très bonne reprise.»

Un rapport très attendu a montré que l’inflation du côté du commerce de gros était plus élevée que prévu le mois dernier, tandis qu’un autre a révélé que les acheteurs ont dépensé moins que prévu dans le commerce de détail.

Le consommateur est toujours confronté à des difficultés alors que les prix continuent d’augmenter, expose M. Utarid, même si le consommateur américain a été plus résilient que son homologue canadien.

«L’effet de la hausse des taux d’intérêt [n’a pas] affecté l’emprunteur aux États-Unis», affirme M. Utarid, du moins pas dans la même mesure.

Cela s’explique en grande partie par les différences existant sur le marché immobilier américain, où les durées des prêts hypothécaires sont beaucoup plus longues qu’au Canada. Cela signifie que moins de consommateurs ont vu leurs prêts hypothécaires se tourner vers des taux plus élevés.

Le Canada a jusqu’à présent évité une récession technique, souligne M. Utarid.

«Cela a permis à la Banque du Canada de poursuivre sa pause», soutient-il. Mais, selon lui, des réductions des taux d’intérêt contribueraient à stimuler l’économie.

Cependant, même si la Banque du Canada réduit ses taux d’intérêt plus tôt que la Réserve fédérale américaine, ce ne sera pas de beaucoup, précise M. Utarid.

«C’est une combinaison de choses. S’ils baissent les taux trop tôt, nos importations deviennent plus chères, ce qui peut avoir un effet inflationniste, affirme M. Utarid. Il faut également un peu plus de temps […] pour que l’effet de cette baisse des taux se répercute sur l’économie.

«Ils pourraient donc théoriquement bouger un mois avant, mais si les États-Unis continuent de croître et que la Fed abaisse ses taux dans la seconde moitié de l’année, en juillet et en août, le dollar pourrait rester déprimé pendant un certain temps», analyse M. Utarid.

Il croit que les avantages de commencer les réductions un peu plus tôt sont largement contrebalancés par les effets négatifs potentiels.

Parallèlement, les attentes de baisses de taux en 2024 aux États-Unis ont été réduites de moitié depuis le début de l’année. La Fed a signalé que la tendance à la baisse de l’inflation ne se fera pas sans heurts. Pour l’instant, on s’attend à ce que les réductions commencent à partir de juin.

Le TSX a sous-performé par rapport à ses pairs américains jeudi, les valeurs financières ayant pesé sur l’indice.

En général, les actions qui pourraient subir des pressions en raison du maintien des taux plus élevés sont responsables de la baisse, mentionne M. Utarid, même si les prix du pétrole ont augmenté, ce qui signifie souvent une légère hausse des prix des actions énergétiques.

Rosa Saba, La Presse Canadienne

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Seulement les titres d’une valeur supérieure à 1$ sont considérés dans le classement des Gagnants/Perdants.

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