MISE À JOUR*. La lavalloise Valeant Pharmaceuticals s’allie à l’activiste William Ackman pour acheter le fabricant du Botox Allergan. L'entreprise a confirmé mardi matin l'information diffusée par le Wall Street Journal lundi en fin de journée et rapportée sur LesAffaires.com
Le partenariat inusité fait grimper l’action de Valeant (NY, VRX, 138,50 $US) de 7% dans les négociations précédant l'ouverture officielle des Bourses.
Valeant, qui cible la dermatologie dans sa chasse aux acquisitions, a toujours dit qu'elle serait prête à acheter une entreprise qui a la même valeur boursière qu’elle pour croître rapidement. La valeur boursière de 50,6 milliards de dollars américains de Valeant se compare à celle de 42,4 G$ US d'Allergan.
L’offre non sollicitée est composée d’argent comptant (48,30$US par action) et d’un échange d’actions (0,83 action de Valeant pour chaque action de Allergan).
Selon Valeant, l'offre présente une prime importante sur le cours de l'action d'Allergan avant que l'information ne soit ébruitée lundi par le Wall Street Journal.
Les actionnaires d'Allergan posséderont 43% de la nouvelle entité si la transaction va de l'avant. Pour l'heure, la direction de la société américaine n'a pas encore réagi à l'offre non sollicitée de Valeant.
Valeant fait valoir que l'union des deux entreprises permettrait de réaliser des synergies annuelles de 2,7G$US, dont 80% dans les six premiers mois suivant la clôture d'une éventuelle transaction.
«Cette proposition représente une occasion indéniable de créer une valeur extraordinaire tant pour les actionnaires d'Allergan que ceux de Valeant, ainsi qu'une plateforme inégalée qui comprend des positions dominantes dans les marchés de la dermatologie, de l'ophtalmologie, esthétique, dentaire et dans les pays émergents», a dit dans un communiqué J. Michael Pearson, pdg de Valeant.
Une société aussi grosse que Valeant
Valeant réalise des revenus de 5,8G$US par rapport à 6,3 G$ US pour Allergan. Les deux entreprises sont concurrentes. Allergan vend le traitement anti-rides Botox, Valeant le Dysport.
Valeant met aussi au point des produits ophtalmologiques pour les yeux secs qui entrent en concurrence avec le médicament Restasis d'Allergan.
Le fonds de couverture de M. Ackman, Pershing Square Capital Management, qui a déjà accumulé 9,7 % d’Allergan, conserverait une part dans la société combinée.
M. Ackman aurait approché Valeant en février pour lui offrir son aide pour sa quête aux acquisitions et la pharmaceutique spécialisée qui a son siège social international à Laval aurait choisi la cible Allergan, dans laquelle M. Ackman a ensuite accumulé un bloc de près de 10%.
L’alliance entre un activiste et un acquéreur est inhabituelle. Plus souvent, l’intervention d’activistes mène à la vente d’une entreprise jugée peu performante.
En s’alliant à M. Ackman, Valeant saute une étape, avec un bon bloc de départ de 10% qui l’aidera à gagner sa proie. M. Ackman a aussi l’habitude des offres hostiles comme on l’a vu dans son putsch chez Canadien Pacifique.
Valeant ne réussit pas toutes ses tentatives. Depuis 2011, ses offres pour Cephalon, ISTA Pharmaceuticals et Actavis n'ont pas fonctionné.
Valeant veut devenir l'une des cinq plus importantes sociétés pharmaceutiques au monde d'ici la fin de 2016, en ciblant des produits qui requièrent peu de recherche et de développement qu'elle peut ensuite écouler dans son réseau de distribution.
*Les Affaires a été la première publication québécoise à diffuser la nouvelle lundi après la clôture des marchés. Nous avons mis à jour le texte après la confirmation de l'information mardi.
