Trump: «le plafond de la dette n'est pas vraiment nécessaire»

Publié le 07/09/2017 à 14:22, mis à jour le 07/09/2017 à 15:28

Trump: «le plafond de la dette n'est pas vraiment nécessaire»

Publié le 07/09/2017 à 14:22, mis à jour le 07/09/2017 à 15:28

Par AFP

Le président américain Donald Trump s'est déclaré jeudi ouvert à une remise en cause du plafond de la dette qui fixe une limite à la capacité d'endettement de l'État fédéral et auquel les républicains sont très attachés.

«Je pense que cela mérite d'être débattu», a déclaré M. Trump au lendemain de l'annonce d'un accord entre républicains et démocrates prévoyant de repousser temporairement cette échéance au 15 décembre.

Le relèvement du plafond de la dette fédérale, une prérogative du Congrès, fait chaque année en septembre l'objet d'âpres débats entre élus, qui se transforment régulièrement en crises menaçant le fonctionnement même de l'Etat fédéral.

«Depuis des années, des gens évoquent la possibilité de supprimer le plafond de la dette et il y a beaucoup de bonnes raisons pour cela», a déclaré M. Trump, relançant un débat qui devrait susciter de vives réactions dans le camp républicain qui tient ce puissant levier dans les négociations budgétaires avec l'exécutif.

«Cela complique les choses, ce n'est pas vraiment nécessaire», a ajouté le locataire de la Maison Blanche.

Plafond relevé

Le Sénat américain a adopté jeudi le relèvement du plafond de la dette et le financement de l'Etat fédéral jusqu'en décembre.

Les sénateurs ont voté par 80 voix contre 17 pour ce plan, qui avait été concocté la veille entre le président Donald Trump et les responsables de l'opposition démocrate du Congrès, malgré les réticences des chefs de la majorité républicaine.

Le texte doit repartir rapidement à la Chambre des représentants pour son adoption définitive.

La limite de la dette, qui devait être atteinte de facto fin septembre, sera suspendue jusqu'au 8 décembre, ce qui écarte jusqu'à cette date tout risque de défaut de paiement.

L'État fédéral sera quant à lui financé pour le début de l'année budgétaire 2018, qui commence le 1er octobre, et ce jusqu'au 8 décembre. Il n'y aura donc pas de risque de fermeture des administrations en octobre.

Les chefs républicains étaient d'accord sur le principe mais auraient voulu relever la limite de la dette jusqu'à fin 2018, afin de ne pas avoir à rouvrir le dossier aussi rapidement. Mais Donald Trump ne les a pas écoutés, désireux d'éviter toute crise.

3 en 1

Le Sénat américain a aussi adopté une aide d'urgence pour les victimes de l'ouragan Harvey, les trois mesures ayant été combinées dans un même texte de loi.

Les fonds d'urgence pour le Texas, sinistré et inondé par Harvey, se montent à 15,25 milliards de dollars, un chiffre revu à la hausse par rapport aux 7,85 milliards adoptés séparément mercredi à la Chambre.

Cette loi «trois en un» a suscité la colère des élus les plus conservateurs. Ils estiment qu'on tente de leur faire passer la pilule du relèvement du plafond de la dette en l'associant à l'aide pour les victimes d'Harvey.

Ils ont exprimé leur désaccord et devraient être plusieurs dizaines à voter non lors du dernier vote à la Chambre. Mais la loi devrait survivre grâce aux voix de la minorité démocrate et de nombreux républicains modérés.

Au Sénat, même le sénateur ultra-conservateur Ted Cruz, du Texas, a voté en faveur du compromis.

Les 15,25 milliards de dollars d'aide permettront de renflouer l'agence fédérale des situations d'urgence Fema (7,4 milliards), un programme de subventions du ministère du Logement et du développement urbain (7,4 milliards) et un autre permettant d'accorder des prêts aux petites entreprises après une catastrophe (450 millions).

Il ne s'agit que d'un acompte, la facture totale d'Harvey étant appelée à dépasser les 100 milliards de dollars, selon les élus.

 

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