Rogers affirme que les revenus des services de câblodistribution ont augmenté de 94%, principalement en raison de l’accord avec Shaw. (Photo: La Presse Canadienne)

Le président et chef de la direction de Rogers Communications (RCI) a balayé les inquiétudes des analystes concernant les clients du sans-fil qui se désaffilient de l’opérateur, affirmant que l’entreprise se concentrait sur sa marque de gamme supérieure où les performances étaient meilleures.

S’exprimant jeudi lors de la conférence téléphonique sur les résultats du quatrième trimestre de l’entreprise, Tony Staffieri a déclaré qu’il y avait «un niveau accru» de ce qu’il appelle «une activité promotionnelle dans le segment inférieur du marché» vers la fin de l’année dernière, suggérant que les clients ont opté pour des opérateurs concurrents qui présentaient de meilleures offres.

Il a soutenu que cela avait amené les marques de Rogers comme Fido, qui fait partie d’un groupe à prix réduits qualifié de marques dérivées, à perdre certains clients de téléphonie au profit de leurs concurrents.

Le taux d’attrition mensuel global de la société pour les abonnés nets de services de téléphonie mobile postpayés — une mesure étroitement surveillée par l’industrie pour ceux qui ont annulé leur service — était de 1,67%, en hausse par rapport à 1,24% au cours du quatrième trimestre précédent.

«Je vais aller à l’essentiel, c’est-à-dire que nous ne sommes pas préoccupés par ce que nous constatons en matière d’attrition», a déclaré M. Staffieri.

«Nous avons choisi de nous concentrer — et non pas de négliger ce segment — mais nous nous sommes concentrés sur la marque de gamme supérieure. Ainsi, lorsque vous regardez les ajouts bruts pour nous, ils augmentent considérablement d’une année à l’autre. La grande, grande majorité d’entre eux sont venus de la marque Rogers», a-t-il ajouté.

Rogers affirme que son augmentation nette du nombre d’abonnés aux services de téléphonie mobile postpayés a totalisé 184 000 pour la période de trois mois, ce qu’elle attribue à «l’exécution des ventes dans un marché canadien en croissance». Ce chiffre est en baisse de 4,7% par rapport aux 193 000 ajouts enregistrés à la même période l’année dernière.

M. Staffieri a déclaré que le taux de désabonnement associé à la marque mobile Rogers est «considérablement inférieur à celui de Fido». Il a ajouté que la vague d’aubaines avait commencé à s’estomper au premier trimestre 2024, tout en éludant la question des analystes quant à savoir si les augmentations de prix récemment annoncées par Rogers pouvaient affecter davantage son taux de désabonnement.

Les étudiants étrangers et les travailleurs temporaires

M. Staffieri a également noté que Rogers réussit «extrêmement bien» à attirer des clients parmi les nouveaux venus au Canada, tels que des étudiants étrangers et des travailleurs temporaires, mais la nature éphémère de ce groupe démographique peut entraîner des fluctuations dans le total des abonnements.

«Ce que vous constatez est un phénomène à mesure qu’ils entrent et sortent du pays, qui génère une croissance brute plus saine, mais vous voyez également ces chiffres de désabonnement se manifester», a-t-il déclaré.

Le mois dernier, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé de nouvelles limites au programme canadien pour étudiants internationaux, notamment une réduction de 35% du nombre de permis d’études délivrés cette année.

Questionné sur le projet du gouvernement fédéral visant à plafonner le nombre d’étudiants internationaux autorisés à étudier au Canada, M. Staffieri a déclaré qu’il «y aura certainement un impact».

«Mais nous le considérons comme modeste dans le contexte de la croissance globale du marché», a-t-il ajouté, alors que Rogers estime que le marché canadien du sans-fil connaîtra une croissance d’au moins 4% en 2024, après avoir dépassé 5% l’année dernière.

Les coûts liés à l’acquisition de Shaw

Rogers Communications a annoncé que son bénéfice net du quatrième trimestre a chuté de 35% par rapport à l’année dernière, en raison des coûts liés à l’acquisition de Shaw Communications et à l’intégration de l’entreprise.

La société a déclaré un bénéfice net de 328 millions de dollars (M$), ou 62 cents par action, pour le trimestre clos le 31 décembre, comparativement à 508M$, ou un dollar par action, lors de la période correspondante de l’année précédente.

Sur une base ajustée, Rogers affirme avoir engrangé 1,19$ par action au cours des trois derniers mois de 2023, contre 1,09$ par action au cours des trois derniers mois de 2022.

Les revenus du trimestre ont totalisé près de 5,34 milliards de dollars (G$), en hausse par rapport à près de 4,17G$ un an plus tôt.

Cette progression est survenue alors que les revenus des services sans fil ont augmenté de 9%, aidés par la croissance du nombre d’abonnés de téléphonie mobile de l’entreprise et des revenus provenant des abonnés de Shaw Mobile. Les revenus des équipements sans fil ont augmenté de 17%.

Rogers affirme que les revenus des services de câblodistribution ont augmenté de 94%, principalement en raison de l’accord avec Shaw, tandis que les recettes des médias ont chuté de 8% en raison de la baisse des revenus liés aux sports, partiellement compensée par la hausse des revenus de publicité et d’abonnement.

«Nous avons enregistré la plus forte croissance du secteur, dépassé nos objectifs en ce qui a trait à Shaw et lancé plusieurs innovations pour les Canadiens. Nous affichons une croissance depuis les huit derniers trimestres et je suis très confiant pour l’avenir de notre entreprise», a déclaré M. Staffieri dans un communiqué de presse.

Le revenu mensuel moyen par utilisateur de téléphonie mobile de Rogers était de 57,96$, ce qui représente une baisse de 1,2% par rapport au quatrième trimestre de l’année précédente.

«La diminution […] découle essentiellement de l’incidence des abonnés de Shaw Mobile acquis dans le cadre de la transaction visant Shaw en avril 2023», a déclaré la société.

Sammy Hudes, La Presse Canadienne

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