Idem, la sensibilité aux taux d’intérêt serait très variable dans le temps. Quand on regarde de près les mouvements journaliers de la Bourse américaine, et en particulier ceux de l’aversion au risque des investisseurs, on découvre que la sensibilité aux taux d’intérêt s’est, elle, accrue. «L’évolution récente du taux de change canadien aurait donc été moins guidée par les prix du pétrole, mais davantage par l’écart de taux d’intérêt avec les Etats-Unis», poursuit l’économiste.
Enfin, la théorie économique suggère que lorsque le solde commercial d’un pays s’améliore au point de dégager un surplus, le taux de change doit progressivement s’apprécier pour ramener l’équilibre. Même si le solde canadien du commerce de marchandises s’est amélioré en seconde moitié de 2011, cet argument n’est pas suffisant pour justifier une appréciation du dollar canadien, selon Desjardins Études économiques.
En fait, il faut regarder l’ensemble des transactions commerciales réalisées avec le reste du monde, dont le portrait global est donné par le solde du compte courant. Celui-ci inclut non seulement le solde du commerce de marchandises, mais aussi ceux des échanges de services et des revenus d’investissement. «À cet égard, le portrait reste négatif pour le dollar canadien, car le solde du compte courant est largement déficitaire et ne montre pas de réel signe d’amélioration», est-il affirmée dans la note.
Pour toutes ces raisons, Desjardins considère que l’évolution du huard par rapport au billet vert pourrait être la suivante durant les prochains trimestres : 1,02 au deuxième trimestre (T2) de 2012 ; 1,00 au T3 ; 1,00 au T4 ; 0,99 au T1 de 2013 ; 0,98 au T2 ; 0,98 au T3 ; et 0,97 au T4.