Marc Tellier [Photo : LesAffaires.com]
L'éditeur des pages jaunes Yellow Media, qui a vécu avec difficulté son virage numérique et entrepris une douloureuse restructuration pour ses actionnaires au cours de la dernière année, a annoncé jeudi matin le départ de son PDG, Marc Tellier.
Le conseil d'administration et Marc Tellier auraient pris cette décision d'un commun accord.
Le conseil d'administration a nommé un comité de recrutement, présidé par le président du conseil, Robert MacLellan, en vue de nommer un nouveau chef de la direction.
M. Tellier demeurera au sein de Groupe Pages Jaunes jusqu'à la nomination de son successeur, mais au plus tard jusqu'au 15 août 2013, pour assurer la transition, a précisé l'entreprise.
«Nous remercions Marc pour son leadership et pour ses nombreuses années de service dévoué auprès de Groupe Pages Jaunes. Nous lui sommes reconnaissants d'avoir accepté de nous assister afin que cette transition se fasse sans heurt, et comptons solliciter ses conseils dans le cadre de ce processus. Nous nommerons bientôt un nouveau chef de la direction qui poursuivra la transformation de GPJ en chef de file des médias numériques et des solutions marketing », a dit M. MacLellan dans un communiqué.
L'entreprise a commis plusieurs faux pas au cours des dernières années, soulignait notre chroniqueur François Pouliot en juillet dernier, au moment de l'annonce d'une restructuration du capital de l'éditeur des pages jaunes.
«La crédibilité de l'entreprise est à son plus bas. Quand bien même Marc Tellier serait sans faute (ce qui n'est pas le cas), son départ serait nécessaire. La restauration de la confiance ne peut passer que par du sang neuf. Pour l'instant, sa présence est nécessaire. Il est celui qui a pensé le plan de match. Personne n'est mieux placé pour expliquer aux nouveaux administrateurs les tenants et aboutissants de la stratégie. Il ne servirait en outre à rien d'amener du sang neuf avant que la restructuration du capital ne soit complétée. Après coup, le temps sera cependant venu de céder les rennes», avait écrit François Pouliot. Lisez le blogue complet de François Pouliot publié en juillet dernier: Yellow Media: Monsieur Tellier devra partir
En septembre dernier, lors d'une assemblée extraordinaire tenue pour faire approuver la restructuration du capital de l'entreprise, M. Tellier a admis qu'il n'avait pas été assez prudent en ce qui a trait à l'endettement de l'entreprise. Yellow Media avait beau avoir le plus bas niveau d’endettement de son industrie, cela n’aura pas suffi, avait concédé M. Tellier.
«Nous étions les plus conservateurs (sic), mais visiblement, nous ne l’étions pas assez», avait confié le dirigeant à l’occasion de l'assemblée extraordinaire des actionnaires et des créanciers.
Il avait aussi admis que la vitesse du virage numérique l'a pris de court. «Lorsque l’on regarde l’impact des iPhones, des iPad et de tous ces appareils, c’est sûr que tous savaient que cela allait changer les choses. Mais personne n’a anticipé la rapidité avec laquelle cela allait se produire», avait-il plaidé.
La liste des PDG québécois qui quittent s'allonge
L'annonce du départ de M. Tellier à la tête de Yellow Media s'ajoute à une liste de plus en plus longue de hauts dirigeants québécois qui ont quitté leur poste au cours de la dernière année. La semaine dernière, Pierre Karl Péladeau a annoncé qu'il cédait la direction de Québecor. Plus tôt cette semaine, Robert Sawyer a annoncé qu'il quitterait son poste de vice-président à l'exploitation chez Metro pour prendre la tête de Rona. Celle-ci avait perdu son président et chef de la direction, Robert Dutton, en novembre dernier.
