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Le Dow Jones flambe, la patronne de la Fed s'en inquiète et la banque des banques centrales redoute une finance sans «boussole»: la phobie des bulles a ressurgi cette semaine, même si les économistes refusent de trop s'alarmer.
Lundi, la Banque des règlements internationaux (BRI), publiait un rapport annuel réclamant une «nouvelle boussole» pour l'économie mondiale.
La «banque centrale des banques centrales», a estimé que face à la «forte progression des marchés financiers» dans certains pays, il fallait s'inquiéter d'un «possible éclatement» de bulles.
Dans son viseur: les banques centrales qui, inondant les marchés de liquidités et maintenant des taux très bas, ont nourri l'appétit des investisseurs pour les placements à risques. D'où une hausse des marchés d'actions, une abondance d'émissions d'obligations d'entreprise, des taux de dette souveraine très bas... Sans compter des prix de l'immobilier en forte hausse dans certaines zones.
Jeudi, l'indice vedette américain, le Dow Jones, a franchi le seuil inédit des 17000 points. Au Royaume-Uni, l'inquiétude monte autour d'une possible bulle immobilière, avec des prix à Londres qui dépassent de 20% leur niveau d'avant-crise.
En Allemagne, historiquement très sensible à tout signe d'inflation, le ministre des Finances parle d'une évolution «dangereuse» des prix de l'immobilier. L'indice phare de la Bourse de Francfort, le Dax, enchaîne lui les records autour de son plus haut historique (10000 points).
Mercredi, la présidente de la banque centrale américaine (Réserve fédérale ou "Fed"), Janet Yellen, a évoqué «des signes de prises de risques accrues dans le secteur financier», dont l' «aggravation pourrait nécessiter une approche plus robuste» en termes de régulation.
Jeudi, le chef de la Banque centrale européenne Mario Draghi, s'est dit «plutôt sensible à la formation, à la création, à la présence de potentiels risques pour la stabilité financière», et a vanté les précautions prises par la BCE (revue approfondie des bilans des banques, méfiance vis-à-vis du secteur immobilier etc.)
Par contre «je ne pense pas que les gens approuveraient une hausse de taux aujourd'hui pour la BCE», a-t-il jugé.
Les vrais risques