En France, la croissance ne serait que de 0,2% en 2012 et 0,3% en 2013 (contre 0,6% et 1,2% escomptés jusque-là) puis accélèrerait à 1,3% en 2014. C'est moins qu'attendu par le gouvernement pour tenir ses engagements de réduction du déficit public.
Au Royaume-Uni, le PIB reculerait de 0,1% cette année puis rebondirait de 0,9% et 1,6% les années suivantes. Et au Japon, la croissance serait bien mois forte que prévu auparavant, de 1,6% en 2012, 0,7% en 2013 et encore seulement 0,8% en 2014.
Selon l'OCDE, le « facteur clé » de ces perspectives moroses est une « baisse significative de la confiance », sur fond de désendettement tous azimuts, de ralentissement dans les pays émergents et de chômage élevé qui continuera de grimper dans la zone euro.
Du coup, son chef économiste Pier Carlo Padoan appelle à éviter tout resserrement budgétaire excessif.
« Si le +mur budgétaire+ n'est pas évité, un choc négatif considérable pourrait faire basculer les États-Unis et l'économie mondiale dans la récession », prévient-il, au sujet des coupes et hausses d'impôts qui entreront automatiquement en vigueur si républicains et démocrates ne parviennent pas à un accord d'ici la fin de l'année.
« Dans la zone euro, l'ajustement du solde budgétaire structurel devrait demeurer limité aux engagements actuels », met-il en garde. Cela signifie que les gouvernements ne doivent pas prendre de nouvelle mesure de rigueur si la croissance escomptée n'est pas au rendez-vous et si les objectifs affichés de réduction du déficit public ne sont pas atteints.
Selon l'OCDE, « pour éviter la perte de crédibilité qui affecterait des pays agissant isolément, une telle politique devrait être définie et rendue publique de manière concertée » au niveau de l'Union européenne.