Le dollar canadien surévalué? Un mythe, selon l'Institut C.D. Howe

Publié le 05/07/2013 à 10:36, mis à jour le 05/07/2013 à 10:41

Le dollar canadien surévalué? Un mythe, selon l'Institut C.D. Howe

Publié le 05/07/2013 à 10:36, mis à jour le 05/07/2013 à 10:41

Photo: Bloomberg

Le dollar canadien n'est pas surévalué et le nouveau gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, doit résister à la tentation d'abaisser sa valeur pour stimuler les exportations canadiennes, selon un rapport de l'Institut C.D. Howe.

Ceux qui soutiennent que le huard est surévalué se basent sur la théorie de la parité du pouvoir d'achat qui prédit que le commerce international des produits mènera éventuellement à un ajustement des taux de change. En théorie, un panier de bien de consommation et de services au Canada devrait donc, un jour, coûter la même chose qu'un autre dans un pays étranger.

«L'idée, c'est que si les biens coûtent trop cher au Canada, les acheteurs vont aller acheter dans des pays où les biens sont moins chers. Ce choix devrait faire diminuer la valeur du dollar canadien jusqu'à ce que les prix des deux paniers soient égaux», peut-on lire dans le rapport de l'Institut C.D. Howe.

Le problème dans ce raisonnement est que, de nos jours, un grand nombre de produits consommés quotidiennement par les individus sont des biens qui ne peuvent pas être achetés à l'étranger. Par exemple, un consommateur qui trouve que sa coupe de cheveux est trop chère à Montréal ne pourra pas aller s'en faire faire une moins chère aux États-Unis.

«De façon réaliste, aucune force du marché ne pourra amener à égalité les prix de biens qui ne sont pas échangés internationalement, ce qui affaiblit la théorie de la parité du pouvoir d'achat, écrit l'Institut C.D. Howe. Si on l'applique au Canada et aux États-Unis, par exemple, la théorie de la parité du pouvoir d'achat est un mauvais outil pour prévoir les taux de change et on ne peut donc pas se baser sur elle pour dire que le dollar canadien est surévalué.»

Selon l'Institut C.D. Howe, il est préférable de se baser sur l'offre et la demande sur le marché international des changes pour déterminer la valeur d'une devise. D'ailleurs, Stephen Poloz devrait résister à la tentation d'essayer d'abaisser la valeur du huard pour favoriser les exportations selon le rapport.

Dans toutes les situations, que le dollar soit fort ou faible, on retrouvera des gagnants et des perdants, comme l'explique l'Institut C.D. Howe: « Si les prix des commodités font augmenter la valeur du huard, les gagnants sont les firmes et les travailleurs de cette industrie alors que ceux qui travaillent dans des domaines liés aux exportations en souffriront.»

Toutefois, si la source de la force du dollar canadien est l'attrait des investisseurs étrangers pour les actifs du gouvernement et des entreprises canadiennes, les gouvernements et les contribuables pourront bénéficier de prêts à taux d'intérêt plus bas. Dans ce cas, les firmes qui ne peuvent pas tirer avantage de bas coûts de financement et qui sont pénalisées par des exportations plus difficiles paieront toujours la note.

« Le taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain est l'un des multiples facteurs à prendre en compte dans l'économie et, comme tous les autres, doit être pris en compte, conclut le rapport. Stephen Poloz devrait avant tout se concentrer sur le contrôle de l'inflation autour de la fourchette des 2 %.»

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