L'inflation fait rebondir le huard

Publié le 21/11/2014 à 11:32

L'inflation fait rebondir le huard

Publié le 21/11/2014 à 11:32

Par Yannick Clérouin

[Photo : Bloomberg]

Le dollar canadien a touché vendredi son plus haut niveau de novembre, après la publication des données sur l’inflation qui montrent que les prix ont augmenté plus rapidement que prévu en octobre malgré le recul observé à la pompe.

Vers 11h10, le huard prend 0,66% à 89,06 cents américains. Selon Bloomberg, la devise canadienne affiche son plus fort gain en près de deux mois.

Les prix à la consommation ont augmenté de 2,4% au cours de la période de 12 mois terminée à la fin d’octobre, tandis que les analystes tablaient sur une hausse de 2,1%, selon Reuters.

«La hausse de l’indice des prix à la consommation [IPC] total survenue en octobre est vraiment étonnante puisque tout pointait vers une baisse. Non seulement les prix de l’essence avaient diminué significativement selon les données provisoires, mais les effets saisonniers retranchent habituellement 0,2% à la variation mensuelle de l’IPC en octobre», écrit dans une note Benoit P. Durocher, économiste principal chez Desjardins.

Stéphane Marion, de la Banque Nationale, fait remarquer que la baisse marquée du huard dans les derniers mois a certainement contribué à alimenter la hausse des prix des produits importés.

La direction de l’épicier Metro (Tor., MRU) a fait mention de l’augmentation des prix des produits qu’elle achète lors de la publication des résultats du quatrième trimestre plus tôt cette semaine. Les prix de la viande ont notamment augmenté de 10% par rapport à l’année précédente. Les épiciers comme Metro tentent de refiler une partie de cette augmentation aux clients, en dépit de la vive concurrence parmi les chaînes d’alimentation.

Débat sur la hausse des taux relancé

Ce sursaut des prix pourrait forcer la main des autorités monétaires canadiennes à avertir qu’il sera nécessaire de relever le taux directeur en 2015.

Selon M. Durocher, à court terme, le maintien du statu quo au chapitre des taux d’intérêt directeurs est de mise étant donné les incertitudes qui persistent à l’égard des perspectives économiques. Mais il est selon lui «clair que la situation de l’inflation devra être suivie attentivement dans les mois à venir».

David Madani, économiste pour le cabinet indépendant Capital Economics, se fait comme à l'habitude plus nuancé que ses homologues des banques. À son avis, la Banque du Canada considère encore nécessaire de maintenir les taux d’intérêt au plancher en raison des vents contraires qui pourraient refaire basculer le taux d’inflation sous la cible de 2%.

En conséquence, il ne croit pas que les données sur l’inflation plus fortes que prévu en octobre inciteront la banque à changer son discours à l’égard des taux d’intérêt, qui est plutôt neutre à ce stade-ci.

 

 

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