Il va y avoir un nouveau shérif à Wall Street

Publié le 05/11/2015 à 12:03

Il va y avoir un nouveau shérif à Wall Street

Publié le 05/11/2015 à 12:03

Par AFP

Une page se tourne à Wall Street avec le départ annoncé d'Anthony Albanese, 43 ans, qui, avec son prédécesseur Benjamin Lawsky, avait secoué le monde financier en infligeant des amendes record à de grandes banques américaines et étrangères.

M. Albanese va quitter en fin d'année la direction du département des services financiers de New York (DFS), agence de régulation semant depuis 2011 la panique dans les états majors des institutions financières mondiales opérant sur la célèbre place financière.

Comme son mentor, il s'est distingué en épinglant en quelques mois Goldman Sachs, Crédit Agricole, Deutsche Bank et le puissant cabinet Promontory Financial, conseil du Vatican.

Benjamin Lawsky, parti en juin dernier du DFS pour fonder un cabinet juridique, s'était illustré en 2014 en réclamant des sanctions dures contre BNP Paribas dont une amende de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos économiques américains contre l'Iran, le Soudan et Cuba.

Matthew Anderson, porte-parole de l'agence et membre de la garde rapprochée de M. Lawsky, s'en va également.

Officiellement, ces démissions étaient prévues: «Lorsque le précédent superintendant est parti, son adjoint, M. Albanese, avait accepté de rester pour une courte durée afin d'aider à la transition», assure à l'AFP Dani Lever, une porte-parole du gouverneur de l'Etat de New York dont dépend le régulateur.

«Ma décision de partir dans le futur proche est due uniquement au fait que j'ai reçu une nouvelle opportunité dans le secteur privé. ça n'a rien à voir avec le bureau du gouverneur», explique M. Albanese, dans un document adressé aux employés de l'agence et obtenu par l'AFP.

Son identique chez Matthew Anderson: "il était prévu que je parte cet été en même temps que M. Lawsky mais j'ai accepté de rester pendant la période de transition pour aider M. Alabanese".

Clash

Selon des sources proches, ces départs ont toutefois été aidés par de fortes tensions avec les services du gouverneur démocrate Andrew Cuomo sur l'indépendance de l'agence.

Celles-ci ont éclaté quand Brendan Fitzgerald, en charge des services financiers auprès du gouverneur, a demandé au DFS de lui soumettre au préalable pour approbation toute assignation (subpoena) ou toute requête d'informations devant être adressée à une institution financière, racontent des sources s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Plutôt que de s'exécuter, M. Albanese est allé au clash, considérant ces instructions, qui n'existaient pas sous Benjamin Lawsky, comme une reprise en main politique, estime-t-on de mêmes sources.

«Toute assignation a toujours été et reste de la discrétion exclusive du superintendant», répond-on au DFS.

La porte-parole du gouverneur Cuomo fait valoir qu'un contrôle de l'agence est une procédure usuelle.

"Il n'est pas inhabituel dans une période de transition que le patron temporaire d'une agence travaille en étroite collaboration avec les bureaux du secrétaire adjoint la supervisant pour s'assurer de la bonne continuité et d'une performance égale", déclare Dani Lever.

Le gouverneur Andrew Cuomo, un démocrate pourfendeur de la corruption, a décidé en 2011 de fusionner les régulateurs des industries bancaire et de l'assurance afin de créer le DFS.

Il avait bombardé son protégé Benjamin Lawsky à la tête de cet organisme qui octroie et peut retirer la licence d'exercer aux 4.400 banques et assureurs basés à New York.

Outre BNP, M. Lawsky, dont les méthodes à la hussarde lui ont valu de nombreux ennemis à Wall Street, a accroché à son tableau de chasse les firmes britanniques Standard Chartered etBarclays. Il a permis à l'agence de collecter quelque 6 milliards de dollars.

Aucun nom ne circule pour l'instant pour remplacer Anthony Albanese et les candidats ne se bousculent pas malgré la réputation du poste, selon des sources internes au DFS.

D'après des observateurs, c'est l'occasion de réajuster les pouvoirs étendus de cette agence fortement critiquée par Wall Street, un des plus gros employeurs de la ville de New York. La place financière redoute que l'intransigeance du DFS repousse les investisseurs et institutions étrangers.

«Va-t-il y avoir une nouvelle approche ? Tout dépend du successeur et surtout de l'importance des enquêtes en cours», estime l'ex-procureur fédéral Jacob Frenkel.

Au DFS, on entend clôturer les nombreuses enquêtes en cours avant le départ d'Anthony Albanese: les violations d'embargos (Société Générale, Unicredit), les manipulations des changes (Deutsche Bank) et de bons du Trésor américains (BNP, Goldman Sachs, Credit Suisse, Bank of Novia Scotia, Mizuho, Barclays, Deutsche Bank...) notamment.

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