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Le géant américain de la messagerie FedEx (NY, FDX) a mis 4,8 milliards de dollars américains sur la table pour s'offrir le néerlandais TNT Express, deux ans après qu'une tentative similaire de son rival UPS ait été contrariée par les autorités européennes de la concurrence.

FedEx et TNT Express «ont conclu un accord sous condition pour une offre recommandée en numéraire de huit euros par action ordinaire de TNT Express », ont annoncé les deux sociétés dans un communiqué publié mardi matin.

Cette somme correspond à une prime de 33% sur le prix de clôture de l'action TNT avant la pause pascale et de 42% sur la moyenne de l'action sur les trois derniers mois. Elle valorise les capitaux propres de TNT Express à 4,4 milliards d'euros (4,8 milliards de dollars).

A la Bourse d'Amsterdam, les investisseurs saluaient l'annonce: l'action TNT Express s'envolait de plus de 30% vers 09H30 (07H30 GMT), à 7,85 euros, dans un marché en hausse de 1,54%.

L'addition de TNT Express à FedEx créera « un acteur mondial fort dans l'industrie du transport et de la logistique », avec un « réseau renforcé », ont fait valoir les deux sociétés.

Elles prévoient que l'OPA amicale sera clôturée lors du premier semestre de 2016.

La transaction « a été unanimement recommandée et soutenue » par le conseil d'administration de TNT Express, ont-elles indiqué. Un des principaux actionnaires de TNT, la société PostNL, a d'ores et déjà assuré qu'il vendrait ses 14,7%.

Antitrust

Cette opération intervient deux ans après la tentative avortée du grand concurrent américain de FedEx, UPS, de s'emparer du groupe néerlandais pour un montant supérieur à 5 milliards d'euros.

Cette tentative avait échoué en raison de l'opposition de la Commission européenne, gardienne de la concurrence, qui craignait que la société nouvellement formée ait une position trop dominante sur le marché européen.

FedEx, moins présent en Europe qu'UPS, et TNT Express ont exprimé un « haut niveau de certitude » sur cette question de la concurrence: « FedEx et TNT Express ont confiance quant à leur capacité à apporter des réponses adéquates et rapides aux préoccupations antitrust, s'il y en a ».

Les deux sociétés « chercheront à obtenir au plus vite toutes les autorisations et le feu vert en termes de concurrence ».

Les activités intraeuropéennes de TNT dans le transport aérien ont vocation à être cédées, ont-elles aussi précisé.

« Bien que nous n'ayons pas sollicité cette acquisition, nous pensons sincèrement que la proposition de FedEx, aussi bien d'un point de vue financier que non-financier, est une bonne nouvelle pour les actionnaires », a affirmé le directeur exécutif de TNT Express, Tex Gunning, cité dans le communiqué.

Le PDG de FedEx, Frederick W. Smith, a pour sa part assuré que ce rapprochement permettra à sa société d'élargir rapidement son « portefeuille de solutions de transports internationaux pour tirer le meilleur parti des tendances de marché, en particulier la croissance continue du commerce en ligne, et de positionner FedEx sur la voie d'une croissance à long terme encore plus rentable ».

Restructurations

FedEx souhaite mettre la main sur la totalité des actions TNT Express et retirer la société néerlandaise de la Bourse d'Amsterdam.

L'accord pourra toutefois être annulé si un tiers propose d'ici à huit semaines un prix de rachat supérieur d'au moins 8% à l'offre de FedEx et que cette offre est jugée « substantiellement plus bénéfique que celle de FedEx ».

TNT Express était en pleine restructuration après l'échec de sa reprise par UPS: il avait annoncé en mars 2013 la suppression de 4.000 postes, soit 6% de ses effectifs, dans les trois années à venir, et un recentrage de ses activités sur l'Europe.

La société néerlandaise, qui avait reçu une indemnisation de 200 millions d'euros de la part d'UPS pour l'échec du rachat, opère dans plus de 190 pays et emploie près de 60.000 personnes.

FedEx emploie lui plus de 320.000 personnes tandis que son chiffre d'affaires annuel atteint quelque 47 milliards de dollars (43 milliards d'euros).