Nos conseils pour traverser la tempête

Publié le 08/08/2011 à 22:07, mis à jour le 11/08/2011 à 09:56

Nos conseils pour traverser la tempête

Publié le 08/08/2011 à 22:07, mis à jour le 11/08/2011 à 09:56

Par Les Affaires

[Photo : Bloomberg]

Ce serait une erreur grave que de liquider vos actions sous le coup de l’émotion, de crainte de revivre la chute boursière de 2008-2009. Les experts que nous avons sondés restent plutôt optimistes quant aux perspectives boursières, entre autres, parce que les résultats financiers de la plupart des entreprises sont solides. Voici leurs recommandations pour mieux traverser le tumulte boursier actuel. Pour plus d'informations, consultez notre édition sépciale en cliquant ICI.

« Favorisez les titres défensifs »

– Marc L’Ecuyer, gestionnaire de portefeuilles, Cote 100

1. Ne paniquez pas ! Jeudi, c’était seulement de la panique. Il est vrai que depuis quelques semaines, les données économiques ne sont pas très fortes, mais les béné-fices des entreprises sont excellents. On s’attend à une croissance anémique dans les pays industrialisés, mais cela ne justifie pas la réaction de jeudi dernier. De toute façon, qu’y a-t-il d’intéressant, à part les actions ? Des obligations de 10 ans à 2 % ?

2. Privilégiez les secteurs défensifs, ceux qui résistent mieux aux fluctuations économiques. Avec des titres de consommation essentielle comme Procter & Gamble (NY, PG, 56,68 $ US), Unilever (NY, UN, 32,49 $ US), Colgate (NY, CL, 82,68 $ US), Kraft (NY, KFT, 34,46 $ US), ainsi que les exploitants de pipelines TransCanada PipeLines (Tor., TCL.A, 14,35 $) et Enbridge (Tor., ENB, 30,02 $), ou Stryker (NY, SYK, 49,45 $ US), dans le secteur des équipements médicaux. D. FROMENT

« Donnez la priorité aux titres à dividende »

– Jean-René Ouellet, analyste principal, Groupe conseil en portefeuilles, Valeurs mobilières Desjardins

1. Je donne toujours le même conseil, que le marché soit baissier ou haussier : ne laissez pas la peur vous détourner de votre plan d’investissement. Il faut revenir à la base : quel est votre objectif ? Le problème est que la plupart des investisseurs ne le savent pas et se laissent influencer par leurs émotions.

En mars 2009, par exemple, beaucoup d’investisseurs ne voulaient plus investir à la Bourse. Mais si vous considérez les rendements importants qu’elle a enregistrés depuis, c’est un manque à gagner phéno-ménal qu’ont subi les investisseurs qui sont restés sur les lignes de côté.

Cela dit, votre portefeuille peut s’écarter de votre plan ; il faut donc le rééquilibrer régulièrement. Par exemple, si votre portefeuille était composé à parts égales d’actions et d’obligations il y a quelques mois, il est peut-être à 57 ou 58 % d’obligations actuellement. Dans ce cas, il est temps de vendre 7 à 8 % d’obligations et d’utiliser le produit pour acheter des actions.

2. Si vous achetez des actions pour rééquilibrer votre portefeuille, vous devriez donner la priorité aux titres qui versent un bon dividende. Je pense à BCE (Tor., BCE, 35,30 $), qui offre un dividende de 6 % et qui est dirigé par un gestionnaire extraor-dinaire, George Cope. Avec un dividende de 4,3 % et une bonne croissance à venir, TransCanada PipeLines est aussi un titre attrayant. Comme celui de Brookfield Assets Management (Tor., BAM.A, 27,43 $). Après un recul de près de 20 % et avec un dividende de 4,3 %, le titre de la Banque Royale (Tor., RY, 49,69 $) fait partie de mes recommandations. Tout comme celui de SNC-Lavalin (Tor., SNC, 49,63 $), qui a connu un recul au cours des dernières semaines, mais qui a une bonne capitalisation, est libre de dette nette et a un carnet de commandes bien garni. De plus, cette société est avantagée par une très bonne diversification géographique. Le titre du Canadien Pacifique (Tor., CP 57,16 $) est aussi à surveiller de près. D.F.

« Ne faites rien ! »

– Éric F. Gosselin, planificateur financier affilié, Groupe financier Peak

« Il ne faut surtout pas s’affoler ! Bien qu’un vent de panique souffle sur les marchés, les facteurs fondamentaux des entreprises sont en général très sains. Les chiffres d’emplois, de même que les indicateurs économiques, sont aussi très bons. L’attention se porte en ce moment sur les finances gouvernementales et leurs problèmes, mais les entreprises, elles, n’en ont pas. C’est de la pure panique, et elle n’est pas annnonciatrice d’une hécatombe, comme en 2008.

Je suis dans le camp de ceux qui disent : ne faites rien ! Une pareille panique ne dure jamais très longtemps. Si la Bourse était surévaluée, s’il y avait une bulle, ce serait différent, mais ce n’est pas le cas, au con-traire. Je suggère cependant de se concentrer sur des investissements de qualité et d’éviter les titres spéculatifs. » M. TURENNE

« Adoptez d’autres stratégies »

– Miguel Mediavilla, vice-président, Globevest Capital

« C’est quand une crise survient qu’on découvre sa tolé-rance au risque. Normalement, ce travail doit être fait avant, en connaissant bien ses objectifs de placement et en se demandant si on est prêt ou non à perdre. Ce ne sera pas la dernière crise et la correction n’est pas terminée, même si je ne crois pas que cela descendra tant que ça. Dans un horizon de cinq ans, le marché demeurera en dents de scie, avec une croissance modeste. Les finances publiques sont dans un état catastrophique et, tôt ou tard, les impôts augmenteront... Voilà pourquoi il faut adopter d’autres stratégies de placement, ou encore envisager l’achat d’obligations d’entreprises telles que Cascades, Corus, Rona et Vidéotron, ainsi que Bank of America aux États-Unis. Je ne suggère pas les actions. Mais si on souhaite en détenir, je conseille les actions à hauts dividendes, comme celles de BCE ou du fournisseur de services de téléphonie AT & T (NY, T, 29,07 $ US). » M.T.

 

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