«Ce n'est plus le temps de vendre»

Publié le 10/08/2011 à 10:37

«Ce n'est plus le temps de vendre»

Publié le 10/08/2011 à 10:37

Comme la correction vécue ne laisse pas présager un scénario à la 2008, le gestionnaire Hugo Lavallée s'est rangé du côté des acheteurs. «Lorsqu'on gère des petites capitalisations au Canada, il faut être devant la parade : il faut vendre quand cela va bien.»

En effet, le gestionnaire du fonds Fidelity Potentiel Canada - le plus important fonds dans la catégorie des petites capitalisations avec un milliard de dollars d'actifs - doit être prévoyant pour éviter d'être victime d'un manque de liquidité, la source de la plus grande volatilité des petites capitalisations.

«Si ça commence à mal aller et que tu veux liquider les 8 % que tu détiens de la compagnie XYZ, il n'y a pas assez de volume pour le faire efficacement, note Hugo Lavallée. C'est ce qui explique que certains titres, même dans des secteurs non cycliques, se font défoncer.»

Parfois, un ordre aussi faible que 25000 $ peut faire bouger un titre. «C'est toujours pire l'été, car beaucoup de gens sont en vacances», ajoute-t-il.

C'est pourquoi le gestionnaire tente d'acheter quand ça va mal et de vendre quand cela va bien. «Quand le marché est mauvais comme durant les trois derniers jours (NDLR : l'entrevue s'est déroulée mardi avant l'ouverture des marchés), ce n'est plus le temps de vendre. J'essaie plutôt de profiter des gens qui ont peur et de ceux qui doivent vendre sur appel de marge. »

Dès le mois d'avril, il a commencé à augmenter les liquidités dans le portefeuille. À la fin de juin, le fonds détenait environ 8 % de liquidité et avait des positions sur des transactions d'arbitrage, qui sont faciles à liquider.

Hugo Lavallée gère aussi la capitalisation moyenne dans le cycle boursier. «Quand le marché se fait défoncer et que tout le monde a peur, les clients doivent s'attendre à ce que la capitalisation moyenne va baisser. Quand tout va bien, je fais le contraire.»

Suivant cette logique, la capitalisation boursière moyenne en mars 2009 était de 1,5 G$. Aujourd'hui, elle est de 6,5 G$ et va probablement baisser. En comparaison, les titres d'un fonds de grandes capitalisations, comme Fonds Fidelity Discipline Actions, ont une capitalisation boursière moyenne de 23 G$.

Pas comme en 2008

Si le gestionnaire de Fidelity est passé dans le clan des acheteurs, c'est qu'il ne croit pas que nous assistons à une nouvelle fin du monde. «Je ne crois pas nécessairement que nous allons en récession, les indices de récession que je regarde sont encore faibles, mais nous vivrons une période de croissance lente.»

«Depuis trois ou quatre mois, je disais aux clients d'être plus prudents avec les petites capitalisations, relate Hugo Lavallée. Aujourd'hui, cette prudence est moins de rigueur après avoir vécu une grosse correction. Au lieu d'être très défensif, je suis neutre à un peu défensif.»

À moins que cela soit un autre 2008... «Il ne faut pas oublier qu'en 2008, cela faisait un an que le marché du crédit se faisait défoncer. Or, ce marché est 30 fois plus gros que le marché boursier, alors le marché des actions a éventuellement écouté ce qui se passait et a eu peur», explique-t-il.

La situation est bien différente en ce moment, note Hugo Lavallée. «Dans une téléconférence lundi, notre gestionnaire d'obligations Brian Miron nous disait que jusqu'à jeudi dernier, le marché du crédit était complètement ouvert. Ce n'est pas comme en 2008. Chaque situation de marché est différente. »

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