Faut-il associer les faibles volumes à la complaisance des investisseurs ?

Publié le 09/07/2014 à 11:35

Faut-il associer les faibles volumes à la complaisance des investisseurs ?

Publié le 09/07/2014 à 11:35

Par Jean Gagnon

Les marchés boursiers sont à des niveaux record, mais pourtant l’enthousiasme des investisseurs ne semble pas être là, car le volume de transactions a chuté au cours des dernières années. En effet, le volume quotidien moyen en mai 2014 sur les bourses américaines n’est plus que la moitié de ce qu’il était en 2009 lors de la crise financière.

Serait-ce qu’il n’y a plus de vendeurs, et cela doit-il vous inquiéter ? Est-ce là le signe ultime de la complaisance des investisseurs ? Si la question se pose, c’est que l’histoire démontre que c’est lorsque plus personne ne s’inquiète de la hausse du marché que la tendance s’inverse brusquement.

MarketWatch, une division du Wall Street Journal, a recueilli les explications d’experts pour expliquer cette baisse des volumes de transactions, et peut-être ainsi diminuer l’anxiété de certains qui l’associe à une dangereuse complaisance de la part des investisseurs.

D’abord, les négociations à haute fréquence (High Frequency Trading) ont diminué. Elles comptent aujourd’hui pour 48,5 % du volume comparativement à 61 % en 2009 estiment les analystes de Tabb Group, une firme de recherche américaine. Toutefois, cela va de pair avec une baisse de la volatilité, et le volume attribuable aux négociations à haute fréquence pourrait augmenter à nouveau lorsque la volatilité sera de retour.

La popularité des fonds indiciels explique également la diminution du volume de transactions. Selon les estimations de la Deutsche Bank, les fonds communs et les fonds négociés en bourse (ETF) utilisant des stratégies indicielles nécessitant moins de transactions occupent maintenant 24 % du paysage des fonds américains comparativement à 5 % en 1998. Et cela devrait se poursuivre. Les grandes institutions contrôlent une part de plus en plus grande des investissements des particuliers et tendent à les diriger vers les solutions indicielles ou clés en mains.

De plus, on assiste depuis quelques années à un transfert important de volume d’un marché à l’autre, observe Ryan Detrick, analyste technique chez SeeltMarket.com, une firme de négociation en ligne. Alors que le volume de transactions sur les actions est en forte baisse, celui sur les contrats à terme et les options est en forte hausse. Cela s’explique par une sophistication de plus en plus grande des investisseurs, selon lui. Les individus qui ont été brulés par la crise financière se sont retirés pour laisser la place surtout aux plus aguerris.

Enfin, les grandes banques d’investissement ont réduit substantiellement leurs activités de négociations et d’arbitrage. D’abord à cause de la crise financière qui a entrainé un resserrement de la réglementation. Mais aussi parce que la période de bas taux d’intérêt et de faible volatilité qui se poursuit depuis maintenant quelques années a ralenti substantiellement la demande pour les solutions de gestion du risque que ces grandes institutions offrent.

 

 

 

 

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