Stella-Jones est entre de bonnes mains, après le départ des fondateurs

Publié le 14/08/2018 à 16:15

Stella-Jones est entre de bonnes mains, après le départ des fondateurs

Publié le 14/08/2018 à 16:15

Par Dominique Beauchamp

Le PDG Brian McManus a personnellement acheté 2M$ d'actions lors du récent placement à 40,63$ chacune.

Maintenant que le producteur de traverses de chemin de fer, de poteaux et de bois résidentiel Stella-Jones a écoulé 876,5 millions de dollars de ses actions, les investisseurs peuvent à nouveau se concentrer sur ses perspectives.

Dans un rapport intitulé «Une nouvelle ère commence pour Stella Jones (SJ, 44,40$)», Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, recommande chaudement l’achat du titre qui pourrait s’apprécier de 25% à 55$, d’ici 12 mois.

Ce cours-cible est le même qu’avait l’analyste en janvier, au moment où la réforme fiscale américaine s’annonçait bénéfique pour la société.

Rien n’a changé dans l’exploitation de l’entreprise de Saint-Laurent, mais les actionnaires-fondateurs (les familles Chirava et Jones) viennent de vendre leurs actions résiduelles à 40,63$ chacune (un rabais de 13% au moment de l’annonce), et se retirent du conseil d’administration.

Quelque 534,2M$ de ces actions elles ont été acquises par quatre institutions et le PDG Brian McManus (qui a acheté 2M$ d’actions).

La Caisse de dépôt et placement du Québec double à 10,9% son intérêt dans Stella-Jones, devient ainsi son principal actionnaire et obtient un représentant au conseil d'administration.

Les autres institutions sont le Fonds de solidarité FTQ, British Columbia Investment Management Corp., GPI Capital et OMERS.


« Le nouvel actionnariat, composé de grands investisseurs patients, ne peut être que favorable pour l’entreprise. »

Surtout que M. McManus et d’autres membres de la haute direction ont prolongé de trois ans le plan de rémunération incitative, ajoute l’analyste.

«De nouveaux grands actionnaires, des objectifs réalisables fixés pour 2020, ainsi que les perspectives de ses trois segments de marché, appuient notre multiple d’évaluation de 15 fois le bénéfice d’exploitation de 2019», indique aussi l’analyste.

Le plan de match reprend l'avant-scène

Stella-Jones vise à renouer avec une marge d’exploitation de 15%, d’ici 2020 grâce à l'amélioration prévue des prix des traverses pour chemins de fer et au cycle de remplacement des poteaux de bois. Cette marge était de 12% au plus récent trimestre.

Dans le secteur des traverses, une légère reprise de la demande et des stocks moins volumineux qu'avant devraient raffermir les prix.

La transition au prochain trimestre d’un client qui passe du service de traitement des traverses de chemin de fer au service intégré Black-tie de Stella-Jones améliorera aussi les marges.

Les prix augmentent aussi pour les poteaux que remplacent les fournisseurs d’électricité tandis que l’optimisation de la scierie dans le Sud-est américain devrait relever les marges.

Des dépenses en capital modestes et une bonne répartition du capital ajoutent au potentiel puisque Stella-Jones réduit sa dette et convoite d’autres acquisitions ciblées, à l’image de celles de Wood Preservers réalisée en avril et de Prairie Forest Products, conclue en février.

Dans l’intervalle, le bond spectaculaire de 60% en juin seulement du prix du bois résidentiel lui donne un sérieux coup de pouce.

D’ailleurs au deuxième trimestre, cette jeune division a volé la vedette affichant une augmentation de 22% de ses revenus, sans l’effet des acquisitions. Les deux-tiers de cette croissance proviennent de la hausse des prix de vente.

«Le deuxième semestre devrait encore profiter de la forte demande suscitée par les dépenses de construction et de rénovation en Amérique du Nord et des gains de parts de marché», prévoit l’analyste.

Stella-Jones avait flairé un bon filon en 2012 en perçant ce segment de marché lors de l’acquisition de McFerland Cascades Holdings qui offrait du bois traité pour des terrasses et des garde-corps.

Six ans plus tard, cette division lui en effet procure 30% de ses revenus.

M. Aghazarian prévoit un rebond du bénéfice de 2,19$ par action en 2018 à 2,81$ en 2019.

L’action de Stella-Jones a perdu 12% de sa valeur depuis le début de l’année.

 

 

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