S&P/TSX: faut-il lancer la serviette?

Publié le 09/12/2014 à 15:47

S&P/TSX: faut-il lancer la serviette?

Publié le 09/12/2014 à 15:47

Par Jean Gagnon

L'indice S&P/TSX est pénalisé par sa forte concentration en titres énergétiques. (Photo: Bloomberg)

Il aura fallu à peine plus de 2 semaines pour que l’indice-phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, dévisse de plus de 7%. Comparativement à la situation d’il y a trois mois, alors que l’indice touchait un sommet à plus de 15 600 points, l’histoire semble avoir complètement changé.

Tellement que Jeff Rubin, anciennement économiste en chef chez Marchés mondiaux CIBC, écrivait hier dans le Globe and Mail qu’il lançait la serviette en ce qui concerne le TSX. «La chute du prix du pétrole fait très mal non seulement au secteur de l’énergie mais à l’ensemble du marché boursier canadien», écrit-il. C’est pourquoi il déserte aujourd’hui les fonds indiciels canadiens pour se tourner vers l’indice américain S&P 500 beaucoup moins pondéré en pétrole.

Mais n’est-il pas un peu tard pour le faire? «C’est sûr qu’il est difficile d’être optimiste par les temps qui courent», répond Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles en actions canadiennes pour l’Industrielle Alliance.

Il n’est certes pas trop encourageant de voir les entreprises des secteurs de l’énergie et des matériaux effectuer des coupures comme elles le font. «Elles coupent partout, dans les budgets, dans les dépenses d’investissement, même dans les dividendes», dit-il. «Personne ne peut prédire quand cela va s’arrêter», ajoute-t-il.

L’accumulation de mauvaises nouvelles fait en sorte que des investisseurs comme les fonds spéculatifs (hedge funds) quittent le marché en masse, selon lui. «Ce ne sont pas les gestionnaires domestiques, comme ceux qui gèrent des fonds d’actions canadiennes et des fonds de dividendes qui vendent, mais plutôt des investisseurs étrangers», dit-il.

Il n’y a pas que les secteurs de l’énergie et des matériaux qui sont touchés, mais aussi les banques qui font preuve de beaucoup de volatilité depuis la publication de leurs résultats trimestriels la semaine dernière. «Là aussi les investisseurs étrangers vendent», note M. Fournier.

«L’histoire a complètement changé depuis 3 mois, et c’est pourquoi il n’y a plus que des vendeurs sur le marché canadien», dit le gestionnaire de l’Industrielle Alliance.

Où cela s’arrêtera-t-il? Le fonds négocié en bourse CLO qui réplique les sociétés exploitant les sables bitumineux, une large composante du secteur de l’énergie est passé de 15 $ à 9 $ depuis septembre, soit une baisse de 40%, l’équivalent de la baisse du prix du pétrole. Durant cette période, l’indice des banques canadiennes a perdu 10%.

Alors que Luc R. Fournier qui gère un mandat d’actions canadiennes n’a pas le choix que de faire face à l’ouragan, Jeff Rubin préfère lancer la serviette et se réfugier dans le confort du S&P 500. L’avenir nous dira lequel des deux en sortira gagnant.

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