Sanctions russes: Bombardier minimise les risques sur ses activités

Publié le 31/07/2014 à 13:25

Sanctions russes: Bombardier minimise les risques sur ses activités

Publié le 31/07/2014 à 13:25

Par La Presse Canadienne

En dépit des sanctions économiques imposées à la Russie, Bombardier continue de croire qu'elle pourra implanter une usine d'assemblage dans ce pays et qu'une importante commande effectuée par une société russe concernant la CSeries ne sera pas menacée.

Son président et chef de la direction, Pierre Beaudoin, a indiqué jeudi que pour l'instant, les sanctions semblaient surtout influencer négativement les ventes d'avions d'affaires.

"Le marché est faible en Russie et vous pouvez imaginer que si l'économie ralentie, cela aura un effet. Nous suivons la situation de près", a-t-il dit, au cours d'une conférence téléphonique concernant les résultats du troisième trimestre de Bombardier (TSX:BBD.B).

L'entreprise espère toujours s'entendre avec la société d'État russe Rostec afin de mettre en place une usine d'assemblage d'appareils Q400, qui détiendrait déjà un contrat pour 100 avions dont la valeur est estimée à 3,4 milliards $, selon le prix au détail.

"C'est certain que si nous concluons une entente (avec Rostec) et que le gouvernement (canadien) applique d'autres sanctions, nous allons les respecter", a souligné M. Beaudoin.

Le dirigeant de l'avionneur québécois a aussi affirmé que la commande d'Ilyushin Finance pour 32 avions CSeries, assortie d'options pour 10 autres appareils, n'était pas menacée, entre autres parce que les CS300 ne seront pas livrés avant 2016.

M. Beaudoin a par ailleurs réitéré que les essais en vol de la CSeries, suspendus depuis la fin du mois de mai en raison de l'explosion d'un moteur, devraient reprendre dans "quelques semaines", refusant toujours de fournir un échéancier précis.

"Nous avons reçu de Pratt & Whitney (le manufacturier du moteur) la solution pour remettre l'avion en vol. Nous examinons cette solution et espérons prendre une décision rapidement", a-t-il dit.

Le dirigeant de Bombardier a laissé entendre qu'il y aurait du rattrapage dans les essais en vol, ce qui ne devrait pas retarder davantage l'entrée en service de la CSeries, prévue pour la deuxième moitié de 2015.

Le carnet de commandes de la CSeries compte un engagement pour 513 appareils, dont 203 commandes fermes. Bombardier souhaite atteindre 300 commandes fermes avant les premières livraisons de l'appareil.

M. Beaudoin a toutefois été peu loquace lorsqu'il a été questionné sur la réorganisation de la division aéronautique _ qui sera scindée en trois secteurs et qui entraînera l'élimination de quelque 1800 postes "indirects" _, annoncée la semaine dernière.

"Je ne spéculerai pas sur cela", a-t-il dit aux journalistes, lorsqu'il lui a été demandé s'il pourrait y avoir d'autres licenciements dans un avenir rapproché.

Le patron de Bombardier a laissé entendre que cette réorganisation était planifiée depuis un certain temps, mais n'a pas voulu commenter le départ à la retraite de Guy Hachey, qui était le président et chef de l'exploitation de Bombardier Aéronautique.

"M. Hachey a décidé de prendre sa retraite et nous avons décidé de réorganiser la compagnie, a martelé M. Beaudoin. M. Hachey a pris sa retraite et c'est un choix personnel."

Ce dernier a toutefois affirmé que Bombardier n'avait pas scindée sa division aéronautique en trois secteurs _ avions d'affaires, avions commerciaux ainsi que aérostructures et services d'ingénierie _ pour se départir de certains actifs, comme certains analystes le suggèrent.

"Nous n'avons pas fait cela pour cette raison et ce n'est pas notre intention, a dit M. Beaudoin. Notre but est d'avoir plus de flexibilité."

Pour le deuxième trimestre terminé le 30 juin dernier, Bombardier a par ailleurs dévoilé un bénéfice net de 155 millions $ US, ou 8 cents US par action, au deuxième trimestre, en recul par rapport à celui de 180 millions $ US, ou 10 cents US par action, réalisé à la même période en 2013.

Ses revenus ont progressé pour s'établir à 4,9 milliards $ US, par rapport à 4,4 milliards $ US au deuxième trimestre de l'an dernier. En excluant l'incidence des taux de change, cela représente une hausse de 8,9 pour cent.

En excluant certains éléments, le bénéfice ajusté a été de 192 millions $ US, ou 10 cent US par action, comparativement à 158 millions $ US, ou 9 cents US par action, l'an dernier.

Cette performance a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui misaient sur un bénéfice ajusté de 9 cents US par action et sur des revenus de 4,73 milliards $ US.

Bombardier a livré 62 appareils au cours du trimestre, par rapport à 57 à la période correspondante de l'an dernier.

Du côté des transports, les revenus ont été de 2,4 milliards $ US, en hausse de 6,3 _ excluant l'incidence des taux de change _ par rapport à 2,2 milliards $ l'an dernier.

Les analystes ont souligné que les résultats correspondaient à leurs attentes et que Bombardier avait utilisé moins de flux de trésorerie _ 424 millions $ _ au deuxième trimestre que leur prévision de 602 millions $.

"Davantage de liquidités et de meilleures marges devraient stimuler le titre, qui devrait rebondir", a souligné l'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins.

En date du 30 juin dernier, le carnet de commandes total de la société atteignait 75,7 milliards $ US, contre 69,7 milliards $ US au 31 décembre 2013.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier glissait de 6 cents pour s'échanger à 3,62 $.

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