Risques géopolitiques: trop complaisants, les investisseurs?

Publié le 21/07/2014 à 11:48

Risques géopolitiques: trop complaisants, les investisseurs?

Publié le 21/07/2014 à 11:48

Par Jean Gagnon

Photo: Bloomberg

Les événements tragiques de la semaine dernière en Ukraine et ceux au Moyen-Orient ont ramené dans l’actualité la question du risque géopolitique que courent les investisseurs, surtout ceux qui détiennent des investissements dans les indices boursiers par l'entremise de fonds négociés en Bourse, par exemple.

Après avoir chuté brusquement de 25 points jeudi dernier à l’annonce qu’un Boeing de la Malaysian Airlines transportant près de 300 personnes avait été abattu dans le ciel ukrainien, l’indice S&P 500 a tout récupéré dès le lendemain.

Est-ce à dire que le risque de fortes turbulences sur les marchés causés par ces événements est déjà écarté? Cela ne semble pas être le cas. Les tensions entre les États-Unis et la Russie qui s’étaient exacerbé avec l’invasion de la Crimée n’ont fait qu’augmenter depuis l’incident de jeudi.

À lire: la Bourse russe dégringole depuis l'écrasement d'avion en Ukraine

De plus, l’entrée de troupes israéliennes dans la bande Gaza a élevé d’un cran les tensions déjà très fortes entre toutes les parties impliquées de près ou de loin dans la stabilité extrêmement fragile du Moyen-Orient. Mais les marchés en ont fait bien peu de cas.

Bien que cela puisse paraître cynique pour plusieurs, de nombreux gestionnaires considèrent ces événements géopolitiques comme de bonnes occasions d’acheter sur faiblesse, lorsque celle-ci se présente.

Pas selon le coloré chroniqueur Jim Cramer, animateur de la populaire émission Mad Money sur CNBC. Selon lui, il vaut mieux éviter de le faire cette fois-ci.

Comme bien des observateurs, il reconnaît que la situation tant en Ukraine qu’à Gaza est très complexe et qu’il pourrait bien y avoir encore de nombreux rebondissements avant qu’une solution ne soit trouvée aux deux conflits.

D'autres raisons de ne pas acheter

Mais aussi, la période estivale ne se prête pas très bien à jouer à ce jeu d’acheter sur faiblesse pour des raisons autres que purement financières, selon lui.

Les vacances d’été amènent généralement une diminution de l’activité boursière et, par conséquent, moins de liquidité sur les marchés. Dans ce contexte, les investisseurs qui bâtissent des positions spéculatives durant la semaine auront tendance à liquider avant le weekend afin d’éviter d’être pris à contre-pied par des événements inattendus sur la scène géopolitique.

Les particuliers ne devraient pas acheter maintenant, croit Jim Cramer. «Les marchés étant à des sommets historiques, les professionnels du placement prendront du recul afin d’évaluer les développements dans ces deux conflits, et ils seront enclins à prendre des profits et non à acheter», dit-il.

Selon Alberto Gallo, stratège à la Royal Bank of Scotland, si les marchés font peu de cas actuellement des risques géopolitiques, c’est que leur impact économique est relativement contenu.

Mais cela n’élimine pas nécessairement ces risques. S’ils inquiètent peu les investisseurs actuellement, c’est que ceux-ci font preuve actuellement d’une grande complaisance à l’égard des marchés, croyant que les banques centrales peuvent alléger toutes les tensions financières et stabiliser les marchés, croit le stratège.

 

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