Pas facile la sélection de titres

Publié le 17/04/2015 à 14:14

Pas facile la sélection de titres

Publié le 17/04/2015 à 14:14

Par Jean Gagnon

Photo: Bloomberg

Les gestionnaires de fonds communs et de hedge funds ont eu la vie dure depuis quelques années. Pour la grande majorité d’entre eux, les rendements obtenus après les frais de gestion sont inférieurs au rendement de leur indice de référence.

Et cela risque de se répéter à nouveau cette année, s’il faut en croire une étude récente de David Kostin, stratège en chef pour le marché boursier américain chez Goldman Sachs. Il établit son diagnostic à partir de la dispersion qui est à un creux record.

La dispersion mesure comment les titres montent ou baissent comparativement à l’indice. On dit que la dispersion est faible lorsque le mouvement d’un grand nombre de titres s’apparente à celui de l’indice. Or, plus il y a de titres qui fluctuent à l’unisson avec l’indice, plus la possibilité de trouver des titres qui vont faire mieux que l’indice est mince, et plus la tâche des gestionnaires, qui s’appuient sur une sélection de titres, est ardue.

Les chiffres confirment d’ailleurs que les investisseurs se tournent vers les indices plutôt que la sélection de titres. Lipper, une filiale de Thomson Reuters qui fournit toutes sortes de données sur les fonds de placement, estime que depuis le début du marché haussier en 2009, les investisseurs ont retiré 421 G$US des fonds gérés activement et ont acheté pour 444 G$US de fonds indiciels.

Les FNB pointés du doigt

Le développement rapide des fonds négociés en bourse (FNB) n’est pas étranger au fait qu’il y ait moins de dispersion entre les titres et les indices, explique Philippe Hynes, président de Tonus Capital, une firme de gestion portefeuilles de Montréal. « Ces FNB procèdent tous les jours à des achats qui ne s’appuient sur aucune décision rationnelle, mais qui ont comme seul but de copier un indice », dit-il. Ils favorisent ainsi la corrélation entre les titres et les indices.

De plus, tout le segment du marché que l’on surnomme « momentum » diminue également la dispersion. Les investisseurs « momentum » sont ceux qui achètent les titres qui ont le mieux fait assumant qu’ils continueront de le faire. « Le momentum fait bien actuellement ce qui attire les investisseurs et ajoute à la corrélation entre les titres et l’indice », dit Philippe Hynes.

Alors que le marché haussier s’étire, il y a de moins de moins de titres qui se différencient de l’indice, constate le gestionnaire, ce qui rend la vie difficile aux adeptes de la sélection de titres.

Or, il est difficile de prédire quand le marché haussier se terminera. « Les évaluations sont élevées, mais elles ne sont pas exagérées. Et comme on ne perçoit pas de gros risque à l’horizon, la complaisance s’installe », dit M. Hynes.

« La longévité du marché haussier laisse croire qu’on en est à la huitième, sinon à la neuvième manche. Mais qui sait si on n’aura pas des manches supplémentaires », ironise M. Hynes.

 

 

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