La résilience du marché haussier sera mise à l'épreuve

Publié le 10/04/2015 à 11:09, mis à jour le 10/04/2015 à 14:07

La résilience du marché haussier sera mise à l'épreuve

Publié le 10/04/2015 à 11:09, mis à jour le 10/04/2015 à 14:07

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

La publication de résultats financiers trimestriels probablement décevants; l’approche du mois de mai alors que pour bien des investisseurs c’est le temps «de vendre et de partir pour quelques mois»; le mois de juin qui se pointe avec une possible hausse de taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed)... Autant de facteurs qui pourraient bien annoncer la fin du marché haussier.

Mais serait-ce qu’il n’y a pas de montagne suffisamment haute qu’elle ne puisse être escaladée, ou simplement que l’absence d’un risque de récession assure que le marché haussier se poursuivra ?

«Certes le marché haussier est plus résilient qu’à l’habitude, car il s’est écoulé plus de 800 séances boursières sans que nous n’ayons assisté à une correction digne de ce nom, soit un recul de plus de 10%», note Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef à l’Industrielle Alliance.

«Pour qu’un marché baissier s’installe, il faut généralement l’arrivée d’une récession, et on n’en voit pas à l’horizon», assure l’économiste. On a commencé à voir certains indicateurs économiques ralentir, mais le cycle économique n’est pas à risque, selon lui.

Toutefois, il ne faut pas exclure la probabilité d’une correction, selon Clément Gignac. «Nous avions une surpondération en actions de 10 à 15% que nous avons réduit à 8-10% actuellement, et que nous allons ramener bientôt à 5-6%», confie-t-il. «Mais si le marché devait corriger de 10 à 15%, nous n’hésiterions pas à augmenter à nouveau cette surpondération», assure-t-il.

Pas de doute que le marché boursier a démontré beaucoup de résilience au cours des dernières années. «Depuis maintenant plus de six ans, aucune montagne à l’horizon boursier ne fut assez haute pour qu’on ne puisse pas la franchir», image Ron Meisels, spécialiste en analyse technique et président de la firme de gestion Phases & Cycles.

En mars 2009, le S&P 500 s’est retrouvée au fond d’une vallée, surpeuplée de «bears», des conseillers financiers extrêmement négatifs et d’investisseurs prêts à tout vendre peu importe le prix. On était alors en pleine crise financière. Mais le S&P 500 commença alors à escalader cette première montagne. Elle était haute de 105%, et le sommet fut atteint en mai 2011 à 1 370 points.

«Épuisé, le marché recula de 21% durant les 5 mois suivants pour se retrouver dans une autre vallée où les occasions d’achat de titres sous-évalués abondaient», poursuit Meisels.

La montagne suivante semblait encore plus abrupte que la précédente. Stimulé par une banque centrale continuellement derrière lui, le S&P 500 toucha le sommet suivant en février 2015 à une altitude de 2 120 points.

Quelle sera la suite des événements? «Nous croyons que l’incertitude récente sera suivie d’un rallye au printemps», dit Ron Meisels. Pour l’instant, le S&P 500 peut reculer quelque peu. «Mais en se maintenant au-dessus de la zone 1 975 - 2 015 points, il démontrera à nouveau sa résilience et nous offrira encore une fois des occasions d’achat de titres sous-évalués qui nous permettront de nous élancer vers un nouveau sommet», dit-il.

En milieu d'après-midi vendredi, le S&P 500 valait environ 2 100 points.

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