Le dollar américain fait des victimes

Publié le 12/02/2015 à 14:15

Le dollar américain fait des victimes

Publié le 12/02/2015 à 14:15

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Depuis le début de l’automne, le dollar américain est pour ainsi dire « en feu ». Et ça pourrait très bien se poursuivre. Cela aura un impact majeur sur les bénéfices de plusieurs grandes compagnies américaines, et autant gestionnaires professionnels que boursicoteurs devront en tenir compte.

L’indice du dollar américain, soit sa valeur en fonction d’un panier des principales devises, a clôturé hier 95,18, en hausse de 20 % comparativement à son creux du mois de mai. C’est également près de 12 % de plus que le plus haut niveau qu’il avait atteint au cours des 3 dernières années.

«Une telle appréciation du dollar américain ne peut qu’avoir un effet négatif sur les bénéfices des compagnies dont une grande proportion de leurs ventes sont réalisées à l’étranger», explique Yvan Martchev, spécialiste de l’investissement chez Navellier & Associates, une firme du Nevada reconnue pour ses recherches en analyse quantitative.

«McDonald’s et Coca-Cola, qui génèrent une grande partie de leurs bénéfices à l’étranger, sont de bons exemples de ce phénomène», selon M. Martchev. Il avance même que le congédiement du président de McDonald’s, le mois dernier, est peut-être une conséquence de cette flambée du dollar qu’on aurait mal anticipée.

Nul doute que la force du dollar américain affecte les portefeuilles d’actions américaines. «De façon générale, les résultats récents montrent un impact négatif de 4% à 6% sur les bénéfices des compagnies américaines», estime Ian Scullion, gestionnaire de portefeuilles d’actions étrangères chez Addenda Capital.

Parce qu’il gère des portefeuilles dont les objectifs sont à long terme, M. Scullio n’est pas enclin à vendre ses positions de titres américains. Mais il ne compte pas non plus ajouter à celles-ci. Il regarde plutôt du côté de l’Europe. «On observe un changement de tendance alors que le marché européen commence à faire mieux que le marché américain», dit-il. «Déjà, les bonnes surprises quant aux bénéfices ne viennent plus des sociétés américaines, mais plutôt des compagnies européennes», ajoute-il.

La situation de la devise américaine sera suivie de près par les gestionnaires. Si, pour l’instant, il ne s’agit que d’un impact de conversion de devises, à plus long terme la force du dollar causera un problème de compétitivité aux sociétés américaines, surtout celles dont les coûts sont principalement en dollars américains.

D’autant plus que la situation ne devrait pas s’inverser prochainement. «L’état des économies et les politiques monétaires ne pointent pas dans cette direction», dit Ian Scullion.

L’économie américaine est certainement celle qui possède actuellement le meilleur momentum. En conséquence, un resserrement de la politique monétaire est prévu au cours des prochains mois. Ce sera l’inverse en Europe, au Japon et chez les pays émergents. «Pendant qu’on augmentera les taux d’intérêt aux États-Unis, on opèrera des programmes d’assouplissement quantitatif partout ailleurs», dit le gestionnaire. «Dans ce contexte, le dollar américain risque fort de s’apprécier davantage », conclut-il.

 

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