Le rebond des banques américaines

Publié le 15/04/2016 à 12:28

Le rebond des banques américaines

Publié le 15/04/2016 à 12:28

Par Jean Gagnon

Comme on le craignait, les résultats des grandes banques américaines confirment les difficultés qu’elles rencontrent. Cela risque-t-il de freiner la remontée du cours de leurs actions que l’on observe depuis le creux de février ?

Les titres bancaires aux États-Unis avaient été durement frappés durant les deux premières semaines de janvier. JP Morgan est passée de 66 $ à 54 $, une chute de 18 %. Wells Fargo, la banque de Warren Buffet, a quant à elle perdu 15 % durant la même période. Pire encore, Bank of America a glissé de 33 % entre le début de l’année et la mi-février

JP Morgan a annoncé mercredi des bénéfices pour le premier trimestre de 1,35 $ comparativement à 1,45 $ au même trimestre de l’année précédente. Le titre a néanmoins bondi de 2 %, car les analystes avaient prévu 1,26 $.

Plus tard, Bank of America annonçait une diminution de 18 % de ses bénéfices trimestriels dus principalement à une diminution de ses activités sur les marchés financiers.

Ensuite, ce fut Wells Fargo qui confirmait une baisse de 7 % de ses profits pour le trimestre, ayant eu à augmenter ses provisions pour pertes sur prêts, surtout ceux consentis aux entreprises du secteur de l’énergie.

Actuellement, l’environnement n’est certainement pas favorable aux banques américaines, explique Viet Buu, président de CTI Capital. « D’abord, elles ne peuvent pas faire d’intermédiation vraiment profitable », dit-il. Des taux d’intérêt très bas font que la marge bénéficiaire provenant de la différence entre le coût des fonds et les taux des prêts est très basse. Et il semble que la remontée des taux se fera très lentement.

D’autres sources importantes de revenus sont affectées. À cause de la volatilité des marchés boursiers, les volumes de transactions des banques ont sensiblement diminué. Même chose pour les obligations. Les nouvelles règles de capitalisation ont rendu les transactions beaucoup plus onéreuses en terme d’utilisation de capital.

« Pour toutes ces raisons, il est plus probable que les actions des grandes banques américaines fassent du surplace au cours des prochains mois », dit Viet Buu.

Wells Fargo à long terme

La quête de meilleurs rendements a exposé les banques à des pratiques plus dangereuses. Par exemple, Wells Fargo se retrouve aujourd’hui avec un portefeuille de prêts à l’industrie pétrolière qu’elle doit dévaluer de façon significative, explique la chroniqueuse financière de Bloomberg Asjylyn Loder. Elle rappelle qu’en mai 2014 la banque de San Francisco annonçait qu’elle avait doublé son exposition au secteur de l’énergie et qu’elle était alors le plus gros banquier de l’industrie pétrolière sur Wall Street. Depuis, le prix du pétrole est passé de 100 $ à 40 $. Wells Fargo a dû dévaluer 38 % de ses prêts au secteur et inscrire des réserves pour mauvais prêts qui atteignent maintenant près de 2 milliards de $.

Cela la rend-elle moins attrayante ? Pas vraiment, croit Jean-Philippe Bouchard, vice-président et gestionnaire de portefeuilles chez Giverny Capital. « Ce facteur doit être replacé dans son contexte », dit-il. « L’exposition de Wells Fargo dans le secteur de l’énergie ne représente que 2 % du total de ses actifs et les prêts sont maintenant bien provisionnés ».

Par ailleurs, Wells Fargo profite d’une excellente diversification de ses opérations, selon le gestionnaire. À peine plus de la moitié de ses revenus provient des intérêts gagnés sur les prêts, le reste étant tiré de ses autres activités, dont les services de gestion.

Wells Fargo se négocie actuellement à 11 fois les bénéfices escomptés en 2016 et verse un dividende de 3 %. « Nous sommes confiants à long terme et la situation actuelle ne nous inquiète pas », dit Jean-Philippe Bouchard.

 

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