Le dollar US a-t-il fini de s'apprécier?

Publié le 22/04/2015 à 09:48, mis à jour le 22/04/2015 à 14:40

Le dollar US a-t-il fini de s'apprécier?

Publié le 22/04/2015 à 09:48, mis à jour le 22/04/2015 à 14:40

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

La divergence entre les politiques monétaires des grandes banques centrales a causé une forte appréciation du dollar américain au cours de la dernière année. En sera-t-il de même au cours des prochains trimestres ? Ou le billet vert aurait-il plutôt plafonné?

Depuis un an, le dollar américain s’est apprécié de 25%, changeant ainsi drastiquement les termes d’échange entre certaines des principales économies, dont l’Europe. L’indice du dollar américain (DXY), soit sa valeur relativement à un panier de six devises (euro, livre sterling, yen, dollar canadien, couronne suédoise, franc suisse) cote actuellement 97,90 après avoir atteint 100,39 en mars. Il avait touché 80 en mai dernier.

«L’un des principaux déterminants des mouvements des devises depuis quelques trimestres est le fait que les investisseurs anticipent une forte divergence entre la politique monétaire américaine et celles de plusieurs économies, dont la zone euro et le Japon», écrivent François Dupuis, vice-président et économiste en chef, et Hendrix Vachon, Économiste senior, chez Desjardins dans un récent rapport sur les marchés des devises.

Cette impression de divergence provient du fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) a complètement cessé ses programmes d’assouplissement quantitatif et s’apprêterait même à hausser les taux d’intérêt, alors qu’en Europe et au Japon, c’est tout le contraire. Ces banques centrales viennent plutôt de mettre en place d’importants programmes d’assouplissement quantitatif, et il n’est pas question qu’elles haussent les taux d’intérêt.

Différents signaux tendent toutefois à suggérer maintenant que cette divergence pourrait être moindre qu’initialement anticipée, croient les économistes de Desjardins. «Les récentes déceptions des données économiques américaines pourraient inciter la Fed à plus de prudence alors qu’un plus grand optimisme en zone euro et au Japon pourrait nécessiter moins d’assouplissements», disent-ils.

Les mesures d’assouplissement en Europe et au Japon demeureront justifiées pour plusieurs trimestres encore, selon eux, ce qui fait que l’évolution du dollar américain à court terme devrait surtout dépendre des développements aux États-Unis. «Cependant le débat sur le maintien de ces mesures pourrait devenir un enjeu plus important au tournant de l’année, ce qui contribuerait à mettre un terme à la tendance haussière du billet vert en 2016», concluent-ils.

La carte grecque

Par ailleurs, la situation grecque pourrait à tout moment relancer la volatilité sur les marchés de change. La Grèce aura à effectuer des remboursements de sa dette au cours des prochains mois. Elle devra s’y plier, sinon elle perdra l’appui de la Banque centrale européenne (BCE) pour assurer ses besoins de liquidité, ce qui serait un pas vers une sortie de l’euro. Selon Standard & Poor’s, la Grèce aura épuisé toutes ses réserves de liquidité à la mi-mai.

Pour l’instant, les dirigeants de la BCE se veulent rassurant. Lundi, le vice-président de la BCE, Vitor Constancio, se disait convaincu que la Grèce allait demeurer dans la zone euro. «Il n’est pas automatique qu’elle doive quitter la zone euro à cause d’un défaut de paiements à un de ses créanciers», assurait-il.

 

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour à 13:47 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.