Fed: le début du compte à rebours est-il reporté?

Publié le 20/08/2015 à 08:30

Fed: le début du compte à rebours est-il reporté?

Publié le 20/08/2015 à 08:30

Par Jean Gagnon

Photo: Bloomberg

La publication du compte rendu de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) tenue le 29 juillet devait être pour plusieurs le début du compte à rebours vers une première hausse des taux d’intérêt aux États-Unis depuis 2006.

Mais avec le prix du pétrole qui s’approche de 40 $ et l’indice des prix à la consommation qui n’augmente que légèrement et demeure en bas de la cible de la Fed, il pourrait bien être remis à plus tard.

Tous les observateurs étaient aux aguets, car la publication du compte rendu était la dernière manifestation de la Fed avant sa réunion de septembre.

Le compte rendu de la réunion révèle que la majorité des membres pensent que l’on s’approche des conditions économiques qui permettront un relèvement des taux, mais que nous n’y sommes pas encore tout-à-fait.

L’élément manquant est l’inflation. On apprenait en matinée que l’indice des prix à la consommation aux États-Unis avait augmenté de 0,1% en juillet, autant pour l’indice global que pour celui excluant les composantes plus volatiles de la nourriture et de l’énergie. Sur une base annuelle, le taux est de 1,8 %, en deçà de l’objectif de 2% de la Fed.

Ce chiffre d’inflation relance l’idée que la Fed remettra à plus tard que le mois de septembre la hausse de son taux directeur, explique Lindsey Piegsa, économiste en chef chez Stifel Fixed Income, une firme de gestion plus que centenaire de St-Louis, Missouri (Propos recueillis sur CNBC). «Depuis 2012, la Fed ne cesse de répéter qu’un niveau d’inflation inférieur à sa cible persiste. Augmenter les taux dans ce contexte risquerait de créer la fausse impression qu’elle a modifié son objectif», dit-elle.

À la réunion du 29 juillet, c’est par un vote unanime de 10-0 que les dirigeants de la Fed ont décidé de maintenir le taux des fonds fédéraux entre zéro et 0,25 %. Le taux se situe dans cette fourchette depuis décembre 2008.

Par ailleurs, plusieurs membres de la Fed insistaient sur le fait qu’un trop grand délai à resserrer la politique monétaire risquait de relancer l’inflation et de créer de l’instabilité financière, révèlent les minutes de la réunion.

Ces propos pouvaient laisser croire que le compte à rebours pour un relèvement des taux étaient commencé dans leur esprit. Mais c’était sans compter sur le prix du pétrole qui a clôturé la séance de mercredi à 40,55 $. Difficile d’imaginer dans ce contexte que l’indice des prix à la consommation pourrait monter beaucoup dans un avenir prochain.

La chute du prix du pétrole a fait baisser de façon significative les taux sur les obligations, explique Guy Liébart, président de Sodagep, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal.

Les taux des bons du trésor (Treasuries) américains de 10 ans ne rapportent maintenant que 2,14% comparativement à 2,20% la veille.

Au Canada

Du côté canadien, la faiblesse du prix du pétrole va certainement interpeler à nouveau la Banque du Canada. Le rendement des obligations canadiennes de long terme n’est plus que 2,05 %. «À moins d’un renversement qui semble plutôt improbable du prix du pétrole, la Banque du Canada va certainement considérer abaisser à nouveau les taux au Canada», dit Guy Liébart.

Les prochaines réunions de la Banque du Canada sont prévues pour le 9 septembre et le 21 octobre. Mais il y aura des élections fédérales le 19 octobre. Tout un dilemme en vue pour la banque centrale qui nous a habitué à éviter d’intervenir lors de périodes électorales.

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