«Le commerce électronique pourrait nuire à Groupe MTY»- Alain Robitaille, gestionnaire de portefeuille du Groupe Robitaille, chez Valeurs mobilières Desjardins

Quelle est votre philosophie d'investissement ?

Je m'inspire des principes de Warren Buffett. Je cherche des sociétés qui ont un avantage concurrentiel durable. L'un des exemples qu'on donne souvent lorsqu'on explique cette stratégie est Coca-Cola (NY, KO, 41,12 $ US), que je ne détiens toutefois pas en portefeuille. La marque du géant américain est forte. Pour le consommateur, le fait qu'il y ait d'autres boissons comparables moins chères a peu d'importance.

Quelle société est sur votre écran radar ?

Le concessionnaire américain de voitures neuves et d'occasion AutoNation (NY, AN, 53,42 $ US) a encore beaucoup d'espace pour consolider son industrie. Aux États-Unis, les concessionnaires sont encore majoritairement détenus par de petites entreprises familiales. AutoNation, qui est deux fois plus grande que sa principale concurrente, détient seulement 1,6 % des concessionnaires américains. De plus, la direction est très disciplinée. Si elle n'est pas en mesure de trouver des acquisitions à un prix raisonnable, elle va retourner de l'argent à ses actionnaires sous forme de rachats d'actions. En 2002, il y avait 300 millions d'actions en circulation ; il y en a 120 millions actuellement. AutoNation vend 34 marques de voitures neuves. Grâce à cette diversification, elle est moins touchée si une marque perd en popularité. Son chiffre d'affaires est presque également réparti entre les ventes de voitures neuves, de véhicules d'occasion et de modèles de luxe.

Vous avez réduit votre participation dans le franchiseur montréalais Groupe MTY. Pourquoi ?

Ma participation était passée de 2 % à 9 % de mon portefeuille en raison de l'appréciation de l'action du Groupe MTY (Tor., MTY, 31,31 $). Je l'ai ramenée à 4 %. J'ai quelques réserves par rapport au déclin des ventes comparables. Celles-ci ont reculé au cours des sept derniers trimestres. De nombreux restaurants de MTY se trouvent dans les centres commerciaux, il est possible que le commerce en ligne ait un impact sur l'achalandage. Selon moi, celui-ci est difficile à mesurer, mais il y aura un impact à long terme. Par contre, je tiens à ajouter que j'admire la direction de l'entreprise.

Y a-t-il des secteurs que vous favorisez ou défavorisez ?

Je n'ai pas une approche sectorielle. Cela dit, c'est plus difficile d'analyser le secteur des métaux et des ressources naturelles. Il est rare qu'une société de ce secteur ait un avantage concurrentiel. De plus, je trouve davantage d'occasions intéressantes dans le secteur de la santé. C'est un domaine essentiel pour la collectivité, et les actions du secteur ont des évaluations plus modestes.

Source : Bloomberg

Alain Robitaille est gestionnaire de portefeuille du Groupe Robitaille chez Valeurs mobilières Desjardins en Abitibi-Témiscamingue. Il gère un actif de 200 M$.