La remontée du prix du pétrole est-elle terminée ?

Publié le 27/05/2015 à 10:31

La remontée du prix du pétrole est-elle terminée ?

Publié le 27/05/2015 à 10:31

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Depuis deux semaines, le cours de l’or noir montre à nouveau certains signes de faiblesse qui ont de quoi inquiéter les investisseurs qui ont misé sur la poursuite de la remontée du prix.

Tous ceux qui veulent miser sur une hausse du pétrole peuvent le faire en achetant le fonds négocié en bourse USO qui se négocie à la Bourse de New York.

L’été dernier, le USO se négociait à 39$. Au cours des deux années précédentes, il avait oscillé entre 30$ et 39$. Mais la chute précipitée du prix du pétrole amorcée l’été dernier l’entraina sous la barre des 16$ à la mi-mars. Le rallye qui s’en suivit ramena le cours du USO à près de 22$ au début du mois de mai, mais au cours des dernières semaines il s’est replié jusqu’à 19,60$.

Les analystes de Goldman Sachs ont jeté un peu d’huile sur le feu mercredi dernier en prédisant une nouvelle baisse du prix du pétrole avant qu’il ne puisse vraiment s’apprécier de façon plus permanente. Selon eux, le prix du pétrole est trop élevé en fonction des facteurs fondamentaux actuels, soit principalement l’augmentation des stocks et la hausse de la production provenant de producteurs à bas coûts tels l’Arabie saoudite, l’Iraq et la Russie. Le rallye que l’on a connu depuis deux mois était donc prématuré, et le prix du pétrole devra revisiter son bas de 45$ afin de corriger le déséquilibre actuel, selon eux.

Mathieu D’Anjou, économiste principal chez Desjardins, fait écho à cette prévision la banque d’affaires américaine. «Nous avions prévu une remontée du prix du pétrole, mais celle-ci a été plus rapide que ce que nous pensions», dit-il.

Selon lui, la chute du prix allait faire baisser substantiellement la production, ce qui permettrait ensuite une remontée. De plus, on ne souscrivait pas chez Desjardins à l’idée, répandue il y a quelques mois, que des capacités de stockage insuffisantes allaient faire plonger le prix encore plus.

Le prix du pétrole devrait corriger à nouveau jusqu’à 50$, selon M. D’Anjou. L’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) a augmenté sa production et ne donne aucun signe que cela ne se poursuivra pas. «Le marché mondial va demeurer en surplus», dit l’économiste.

De plus, une nouvelle vigueur du dollar américain ne joue pas en faveur d’une hausse du prix du pétrole. Généralement. une hausse du prix du brut s’accompagne d’une baisse du dollar américain. Celui-ci avait faibli quelque peu depuis la mi-mars, ce qui a probablement contribué au rallye du prix du pétrole. «Mais comme on s’approche d’un hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, le dollar américain risque plutôt de s’apprécier au cours des prochains mois», conclut Mathieu D’Anjou.

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