La Caisse va-t-elle créer un géant québécois des vents?

Publié le 01/08/2017 à 11:45

La Caisse va-t-elle créer un géant québécois des vents?

Publié le 01/08/2017 à 11:45

Par Dominique Beauchamp

Les producteurs d’énergie renouvelable Boralex et Innergex ont déjà un gros actionnaire en commun, la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Et cet actionnaire stratégique a maintes fois donné son appui financier pour transformer des entreprises locales en chefs de file mondiaux tels que Groupe CGI, Groupe WSP Global, Cogeco Communications et SNC-Lavalin, pour ne nommer que les cas récents les plus en vue.

Les deux entreprises exploitent et visent de nouveaux projets au Canada, en France et aux États-Unis. Le secteur éolien est aussi une priorité pour les deux sociétés de Montréal.

Boralex(BLX,22,35$) a une valeur boursière de 1,7 milliard, Innergex(INE,14,67$) de 1,6G$.

Le pas est donc court à franchir pour Nelson Ng, de RBC Marchés des capitaux, qui envisage une union potentielle entre Boralex, dont la Caisse a 17% des actions et Innergex dont la Caisse détient 10% des actions.

«La Caisse pourrait devenir le catalyste pour former un acteur de plus grande envergure dans le marché de plus en plus concurrentiel de l’énergie renouvelable», avance l’analyste.

Cette réflexion survient quelques jours après que la Caisse ait acheté le bloc de 17,3% que détenait Cascades(CAS,15.87$) dans Boralex pour 287,5 millions de dollars.

Des obstacles se dressent, tels que les partenariats d’Innergex avec la caisse de retraite du Mouvement Desjardins ou encore la comptabilisation fort différente du financement des projets par les deux entreprises.

Un mariage à plusieurs avantages

Un mariage tombe sous le sens, assure néanmoins M. Ng, qui estime les synergies préliminaires à 10 millions de dollars.

«Dans un échange d’actions, les actionnaires de Boralex bénéficieraient d’une augmentation d’au moins 20% de l’encaisse distribuable, mais le taux de croissance ralentirait en raison de la plus grande taille de société combinée, à moins qu’elle n’améliore le taux de réussite de ses projets», explique l’analyste.

Les actionnaires d’Innergex y gagneraient pour leur part plus de croissance et surtout des perspectives plus visibles, une lacune actuellement, fait-il valoir.

Pour faire accepter une fusion, la transaction devrait toutefois prévoir une bonne «plus-value» pour les actions d’Innergex afin de compenser le fait que 40% de sa dette à long terme ne requière aucun remboursement de capital ou n’est pas amortie, ce qui gonfle l’encaisse distribuable à court terme, précise M. Ng.

«Ses actionnaires deviendraient plus réceptifs si la croissance interne décevait», dit-il.

Un de ses scénarios évoque une prime de 10% pour les actions d’Innergex.

L’entreprise unifiée pourrait concentrer son capital sur les meilleures occasions, lorgner de plus gros projets, tout en obtenant plus de flexibilité financière, ajoute l’analyste.

Elle dépendrait moins ainsi des capitaux de la Bourse ou de partenaires financiers.

Ajoutée à l’indice S&P/TSX le 20 mars, l’action de Boralex a bondi de 17,5% depuis le début de 2017 et se négocie près de son sommet annuel, tandis que celle d’Innergex s’est appréciée de 4,5%.

Depuis un an, Boralex devance nettement Innergex en Bourse avec un gain de 11,4% alors que l’action d’Innergex a perdu 4,5%.

 

 

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