Bourse: faut-il craindre un excès d'enthousiasme?

Publié le 07/11/2014 à 11:16

Bourse: faut-il craindre un excès d'enthousiasme?

Publié le 07/11/2014 à 11:16

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

À la suite du puissant rallye du S&P 500 au cours des 3 dernières semaines, sommes-nous devant un de ces excès d’enthousiasme qui généralement précèdent les plus sombres moments boursiers?

Le 22 septembre, l’indice-phare du marché américain clôturait la séance à 2 020 points, un record historique. Mais trois semaines de baisses ininterrompues le ramenèrent à 1 820 durant la séance du 15 octobre. Ensuite, une rapide remontée a permis au S&P 500 de clôturer hier à 2 031, un nouveau record.

Pas de doute, les investisseurs ont retrouvé tout l’enthousiasme dont ils ont souvent fait preuve en 2014. En effet, selon les chiffres publiés hier par l’American Association of Individuals Investors (AAII), 52,7 % des répondants à son enquête hebdomadaire sont dans le camp des bulls, soit ceux qui prévoient que l’indice sera plus élevé dans 6 mois. La moyenne historique est de 39 %, et le résultat de 52,7 % cette semaine est le plus élevé de l’année.

Quant aux bears, le clan des pessimistes, le résultat est encore plus éloquent. Les répondants ne sont plus que 15 % à croire que les marchés seront plus bas dans 6 mois. La moyenne historique est de 30,5 %. Le niveau actuel est le plus bas depuis 2005.

Les résultats de cette enquête de l’AAII sont souvent utilisés comme un indicateur contrarien. C’est-à-dire que plus le nombre des optimistes est élevé, plus il faut se méfier, rappelle Anora Mahmudova, reporter pour le site MarketWatch.

La théorie de l’opinion contraire repose sur le principe suivant : la plupart de ceux qui se déclarent optimiste quant aux perspectives des marchés boursiers ont déjà probablement acheté tous les titres que peuvent contenir leurs portefeuilles. Il y a donc à ce moment beaucoup moins d’acheteurs pour pousser le marché plus haut. Résultat : lorsque l’enquête de l’AAII révèle un taux d’optimisme très élevé, un repli des cours boursiers devient plus probable.

Les adeptes de cette théorie de l’opinion contraire rappellent qu’en mars 2009, au plus fort de la crise financière alors que le S&P 500 touchait 666, l’enquête de l’AAII recensait 70% de bears. Ils ne sont plus que 15% aujourd’hui alors que l’indice est 3 fois plus haut.

Ceux qui se méfient de cet excès d’enthousiasme se tournent vers des indicateurs incitant à la prudence. Parmi eux, Hayes Martin, président de Market Extremes, une firme de consultants en investissements de New York.

Selon lui, le rallye des dernières semaines est moins éclatant qu’il ne laisse paraitre. Lors des puissants marchés haussiers, on est souvent témoin de séances où le volume de transactions des titres à la hausse est 9 fois plus élevé que le volume des titres à la baisse. On nomme ce phénomène la règle du 9 pour 1. Il n’y a pas eu de séance où cette règle s’est appliquée au cours des 3 dernières semaines, note le consultant. Le rallye manque donc de conviction, selon lui.

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