«Amazon et Google ne font pas de fausses promesses»

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Mai 2018

«Amazon et Google ne font pas de fausses promesses»

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Mai 2018

Par Dominique Beauchamp

Voici les prédictions de Steven Zicherman avant le grand rassemblement des actionnaires autour de l'Oracle d'Omaha.

« Amazon et Alphabet sont les nouveaux blue chips. Ils ne font pas de fausses promesses, et leur vision s'étend à perte de vue»

À l'occasion de la messe annuelle de Warren Buffett, à Omaha, l'analyste d'Odlum Borwn a accepté de suggérer des entreprises nord-américaines qu'il apprécie et qui, à ses yeux, offrent d'excellentes chances de performer à long terme.

Alphabet-Google

GOOGL, 1047 $ US

Croissance prévue des bénéfices à moyen terme (3 à 5 ans) : 24,07 %

Multiple des bénéfices prévus pour 2019 : 21,5 fois

Alphabet-Google a bien des défauts, mais le titan a ce qu'il faut pour durer et performer. Sept de ses plateformes comptent plus d'un milliard d'utilisateurs chacune.

« Dans une sorte de boucle circulaire, plus l'entreprise connaît du succès à engager ses utilisateurs, plus elle gagne en valeur auprès des annonceurs », croit M. Zicherman.

La culture interne est forte et bien définie, ce qui rallie toute l'organisation derrière des objectifs communs clairs.

Même si Alphabet est déjà dominante à plusieurs égards, les occasions de réinvestir son surplus de capital sont encore nombreuses.

Environ 30 % du temps de travail de ses employés est en effet consacré aux « projets émergents ». Androïd et YouTube ont déjà atteint une masse critique, mais ces plateformes généreront d'énormes flux de trésorerie pour des années à venir à mesure qu'elles monétiseront leurs utilisateurs. De plus, son titre n'est pas particulièrement cher en fonction de sa croissance, du capital excédentaire que lui procurent ses bénéfices et du potentiel encore insoupçonné à long terme.

On peut imaginer doubler son capital sur 5 à 7 ans, avec un rendement annuel composé de 15 %, presque le double de ce qu'a procuré le S&P 500 depuis 80 ans, ajoute M. Zucherman.

Odlum Brown a un cours cible de 1 400 $ US, soit 21 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, plus l'encaisse de 5 $ US par action.

Amazon

AMZN, 1517 $ US

Croissance prévue des bénéfices à moyen terme (3 à 5 ans): 20,48 %

Multiple des bénéfices prévus dans 12 mois : 94 fois

Les ambitions de Jeff Bezos et sa capacité à dépenser semblent sans limites, mais M. Zicherman est impressionné par l'obsession du client qu'entretient l'organisation.

Sa passion pour l'innovation et la quête d'excellence dans ses services complètent le portrait.

« Malgré sa taille immense de l'entreprise, il est étonnant de voir à quel point sa démarche est encore très entrepreneuriale », souligne l'analyste en ajoutant que M. Bezos a encore 17 % des actions. Comme Alphabet, Amazon a toujours une longue piste de décollage devant elle. Aux États-Unis, ses ventes en ligne ne représentent, par exemple, que 8 % des ventes totales du secteur du détail.

« En même temps, quelque 55 % des recherches de magasinage en ligne commencent chez Amazon. Cela lui procure un avantage concurrentiel indéniable », soutient M. Zicherman. Amazon Web Services est de loin la reine des services infonuagiques, détenant les deux tiers du marché. AWS fournit aussi la moitié des revenus et dégage des marges d'exploitation de 25 %.

La courbe d'adoption de l'infonuagique en est encore à ses débuts, ce qui nourrira cette locomotive pour longtemps.

« Cette vache à lait donne à Amazon les fonds pour investir dans ses cinq autres services : la vente en ligne pour des tiers, le service d'abonnement Prime, son propre magasin en ligne, les épiceries bio Whole Foods, ainsi que son offre publicitaire », explique l'analyste, qui évalue d'ailleurs la société en fonction de ses pièces détachées. Il accorde une valeur de 420 milliards de dollars américains à AWS, de 200 G$ US à la vente en ligne pour des tiers et de 205 G$ US aux quatre autres services, et obtient un cours cible de 1 600 $ US.

Amazon passe tout à la dépense, dont 23 G$ US d'investissements en R et D et en amélioration continue des services, ce qui pulvérise les profits. Ses flux de trésorerie, de 60,51 $ US par action prévus en 2018, témoignent toutefois de la valeur intrinsèque de la société et du potentiel latent de sa rentabilité, fait valoir M. Zicherman.

 

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