Bourse: de grandes inquiétudes au menu cet été

Publié le 19/05/2015 à 07:44

Bourse: de grandes inquiétudes au menu cet été

Publié le 19/05/2015 à 07:44

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Pas de doute, l’été s’est pointé durant le long week-end. Or, les investisseurs ne doivent pas simplement penser à profiter du beau temps. Il leur faudra également se prémunir contre plusieurs tempêtes qui pourraient frapper les marchés boursiers durant la saison estivale.

C’est du moins ce que croient les analystes de Bank of America Merrill Lynch, qui suggèrent entre autres d’augmenter les liquidités du portefeuille, et d’y ajouter un peu d’or.

Selon Michael Hartnett, le stratège en chef de l’institution, les investisseurs doivent s’attendre à des rendements médiocres et à une forte volatilité, le tout entrecoupé de flash crashes occasionnels. Un flash crash se définit comme une chute rapide et importante des prix, qui se produit sur une période de temps extrêmement courte.

Réduire le risque

Le stratège recommande de réduire le risque plutôt que de tenter de maximiser le rendement, parce que les investisseurs se retrouveront cet été dans une sorte de 4e dimension (twilight zone), soit la période de transition entre la fin du programme d’assouplissement quantitatif et le début des hausses de taux par la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les mois d’été risquent donc d’offrir un contexte perdant-perdant, croit-il. Soit que l’économie s’améliore et que la Fed hausse les taux, ce qui ajoutera du moins temporairement beaucoup de volatilité sur les marchés. Soit, pire encore, que l’économie ne récupère pas. Dans ce cas, une chute des bénéfices entraînera une baisse du prix des actions et des autres actifs plus risqués.

Les analystes de Bank of America Merrill Lynch n’écartent pas la possibilité d’une chute significative des prix des actifs au cours des prochains mois, les éléments catalyseurs étant une perte de confiance des consommateurs, des taux d’intérêt à la hausse, et un excès de spéculation.

Qui achète donc?

Le jour même où les analystes de Bank of America Merrill Lynch exprimaient leurs craintes pour la saison estivale, l’indice S&P 500 atteignait un nouveau sommet de 2129.

Pourtant, les fonds d’actions américaines ont subi des sorties nettes de 100 milliards depuis le début de l’années 2015. Une préférence marquée pour les marchés boursiers européens et japonais explique en partie ce phénomène, selon Michael Hartnett.

La force du marché boursier américain provient probablement d’acheteurs que les statistiques de flux de fonds ne captent pas, soit les fonds souverains, les caisses de retraite et les banques centrales, selon lui.

La semaine à venir sera significative, indique Gina Martin Adams, stratège institutionnelle chez Wells Fargo. « Techniquement, le fait de percer le niveau de 2120 qui semblait plutôt impénétrable est très positif, et nous devons maintenant voir si ce niveau tiendra », dit-elle. Le S&P 500 a touché 2 131 durant la séance, note-t-elle.

Par ailleurs, Mme Adams note que malgré que le marché touche un nouveau sommet, l’enthousiasme des participants n’est pas très élevé.

Chez Goldman Sachs, on ne prévoit rien de très excitant d’ici la fin de l’année. À la suite du sommet atteint hier, l’indice S&P 500 pourrait encore monter quelque peu et toucher 2150, mais ce sera tout, croit le stratège David Kostin. À la fin de l’année, l’indice sera revenu à 2100, selon lui.

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