Bombardier: les Russes diminuent leur commande de CSeries

Publié le 05/08/2016 à 12:56

Bombardier: les Russes diminuent leur commande de CSeries

Publié le 05/08/2016 à 12:56

Par La Presse Canadienne

Julien Arsenault

Après les commandes majeures de Delta Air Lines (NYSE:DEL) et Air Canada (TSX:AC), le programme de la CSeries a vu l'un de ses importants clients, la compagnie de location russe Ilyushin Finance, réviser à la baisse son contrat en raison d'une demande plus faible.

Ainsi, les 32 commandes fermes de CS300 assorties de 10 options deviennent 20 commandes fermes de CS300 et un Q400 avec des options pour cinq avions Q400 supplémentaires.

En tenant compte du premier appareil livré à Swiss International Airlines en juin, Bombardier compte désormais 357 commandes fermes pour la CSeries. De ce nombre, il faudra probablement rayer la commande ferme de 40 CS300 placée par Republic Airways, qui se trouve sous la protection du chapitre 11 de la Loi sur les faillites aux États-Unis.

La décision d'Ilyushin Finance n'a pas ébranlé l'optimisme du président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, qui s'attend à d'autres commandes pendant la deuxième moitié de l'année.

"Nous avons eu de bonnes discussions avec des clients potentiels, a-t-il dit aux analystes. Le ton a vraiment changé. Les transporteurs peuvent maintenant constater les avantages de la CSeries."

Bombardier devrait assembler quelque 15 CSeries cette année et la production devrait osciller entre 30 et 40 appareils en 2017. La livraison du deuxième CS100 à Swiss est prévue ce mois-ci.

L'entreprise a inscrit dans ses résultats une provision de 492 millions $ US pour des contrats, ce qui est en partie attribuable aux rabais accordés à des clients comme Air Canada et Delta.

Pas de terrain d'entente avec Ottawa

Après avoir reçu un premier versement de 500 millions $ US du gouvernement québécois, Bombardier continue de discuter avec le gouvernement fédéral dans l'espoir d'obtenir un appui financier.

À la seule question qui lui a été posée sur le sujet par un analyste, M. Bellemare s'est limité à dire qu'il s'agissait d'un "dossier complexe".

"Nous verrons où cela nous mènera, a dit le grand patron de la multinationale. Nous tentons de trouver une solution gagnante pour tout le monde."

Grâce à l'investissement de Québec, en échange d'une participation de 49,5 pour cent dans le programme CSeries, Bombardier dit avoir des liquidités de 4,9 milliards $ US. La province versera la deuxième tranche de 500 millions $ US en septembre.

Un marché déprimé dans les avions d'affaires

Bombardier a livré 73 avions d'affaires au cours du trimestre et prévoit toujours 150 livraisons pour l'exercice, ce qui a été bien accueilli par les analystes.

Cependant, en évoquant des conditions de marché plus difficiles à court terme, M. Bellemare a laissé planer le doute sur l'avenir du Learjet 75 _ pouvant accueillir entre six et huit passagers.

"Nous allons demeurer à l'écoute du marché et tenter de mousser les ventes et nous verrons ensuite", a affirmé le président et chef de la direction en réponse à un analyste sur l'avenir du Learjet 75.

En 2015, le programme du Learjet 85 avait été mis sur la glace par Bombardier en raison des conditions de marché.

Par ailleurs, M. Bellemare a réitéré que Bombardier n'avait aucunement l'intention, pour l'instant, d'abandonner le développement de l'avion d'affaires 8000, contrairement à ce qu'avait rapporté le Wall Street Journal plus tôt cette année.

"Pour le moment, nous mettons l'accent sur le Global 7000 (dont les première livraisons ont été repoussées à 2018), a-t-il affirmé. Nous réévaluerons la situation une fois que nous serons plus avancés."

Jusqu'ici, Bombardier a effectué près de 60 pour cent des 1750 mises à pied annoncées au printemps 2015, ce qui s'est traduit par une charge de 44 millions $ US au deuxième trimestre.

Malgré la faiblesse actuelle de la demande, M. Bellemare dit ne prévoir aucun autre "ajustement significatif" de personnel. Tant Unifor que l'Association internationale des machinistes et travailleurs de l'aérospatiale affirment n'avoir rien entendu à cet effet.

Des résultats conformes malgré des pertes

Pour le deuxième trimestre, le constructeur d'avions et de trains a inscrit une perte de 490 millions $ US, ou 24 cents US par action, par rapport à un profit de 125 millions $ US, ou six cents US par action, il y a un an. La perte avait déjà été annoncée et provisionnée au dernier trimestre.

Abstraction faite des éléments non récurrents, l'entreprise a affiché une perte ajustée de 83 millions $ US, ou six cents US par action, en comparaison avec un bénéfice de 145 millions $ US, ou six cents US, au deuxième trimestre de l'exercice précédent.

Les revenus ont fléchi de 6,5 pour cent, à 4,3 milliards $ US. Le plus important recul a été constaté du côté des avions d'affaires, où les recettes ont été de 1,47 milliard $ US, en baisse de 18 pour cent.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur une perte ajustée par action de cinq cents US ainsi qu'un chiffre d'affaires de 4,17 milliards $ US.

"Nous avons pris des décisions difficiles au cours des 12 derniers mois", a reconnu M. Bellemare, qui continue de croire que le redressement de la multinationale sera complété d'ici 2020.

L'entreprise a également réitéré ses prévisions pour l'exercice. Ses revenus devraient osciller entre 16,5 milliards $ US et 17,5 milliards $ US alors que la fourchette du bénéfice d'exploitation ajusté devrait varier entre 200 millions $ US et 400 millions $ US.

Avec lesaffaires.com

 

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