Bombardier: les sept travaux d'Alain Bellemare


Édition du 21 Février 2015

Bombardier: les sept travaux d'Alain Bellemare


Édition du 21 Février 2015

Fadi Chamoun, de BMO Marché des capitaux, estime que Bombardier a de toute manière un portefeuille de produits déjà trop étendu et qu'une minorité d'entre eux (Global et Challenger) sont réellement rentables. La vente partielle ou totale des activités de fabrication de Learjet à Embraer ou Textron continue de faire couler de l'encre, à l'instar d'ailleurs d'un partenariat avec une société chinoise pour le CSeries.

L'analyste Benoit Poirier croit à ce dernier scénario, estimant qu'en plus du CSeries, un tel partenariat pourrait aussi englober les appareils Q400. Un partenariat dans la division Transport serait également plausible, à son avis, avec des rivaux de second rang comme General Electric, Kawasaki et CAF, afin de mieux concurrencer les constructeurs chinois CSR et CNR, nouvellement fusionnés en CRRC Corp.

5. Faire redécoller les ventes du CSeries

Alain Bellemare devra trouver le moyen de faire gonfler les ventes du programme CSeries. Avec 243 commandes fermes, le programme tarde à atteindre les 300 commandes promises pour l'entrée en service, toujours prévue pour le deuxième semestre de 2015. Chaque report de service fait perdre au transporteur de précieuses ventes au profit d'Airbus et de Boeing qui ont choisi en attendant de ne lui faire aucun cadeau.

En plus de vite remettre de l'ordre dans l'équipe de vente des avions commerciaux, qui a vu partir deux patrons depuis un peu plus d'un an, des analystes suggèrent que Bombardier se montre plus agressive à l'égard de la concurrence, quitte à assouplir sa grille de prix. Selon Fadi Chamoun, ce changement de stratégie pourrait au moins lui permettre de conclure de nouvelles ventes, ce qui augmenterait la confiance des clients, actionnaires et autres observateurs et, par ricochet, la valeur de son titre en Bourse durement touchée au cours de la dernière année. Depuis un an, son titre a perdu près de 30 % de sa valeur.

6. Accroître les marges bénéficiaires

En janvier, Bombardier avait révisé à la baisse les marges bénéficiaires avant impôts, intérêts et amortissement de sa division aéronautique, les faisant passer de 5 % à 4 %, et celles de sa division ferroviaire, les ramenant de 6 à 5 % pour 2014.

Alors que la division Transport pourrait maintenir ses marges (entre 5 et 6 %) et sensiblement les augmenter au cours des prochaines années, la division Aéronautique préoccupe davantage. L'analyste de la Scotia, Turan Quettawala, s'attend à ce que la marge de la division diminue de plus belle, à 3,8 % en 2015 et encore à 3,2 % en 2016, et cela, malgré les bénéfices liés au taux de change et à l'amélioration des conditions dans l'aviation d'affaires. Les investisseurs aimeraient certainement que 2015 marque la fin de l'érosion des marges et signale un début d'amélioration pour l'année suivante.

7. Rehausser l'image publique

En dépit de toute sa volonté, Bombardier n'est pas à l'abri d'autres pépins ou erreurs de parcours. Advenant l'échec de sa stratégie, des médias ont commencé à souligner qu'il ne fallait pas exclure le fait que l'entreprise puisse, pour se maintenir à flot, demander une aide spéciale des gouvernements du Québec et du Canada. Un peu comme l'industrie automobile (Chrysler et GM) qui, au plus fort de la dernière crise, a pu profiter d'un prêt de 13,7 G$ d'Ottawa et de Toronto.

Dans un tel contexte, M. Bellemare aurait sans doute avantage à recommencer à soigner l'image de marque de Bombardier auprès de la population afin de s'assurer d'obtenir en retour, au besoin, un minimum d'empathie des représentants politiques. L'utilisation de paradis fiscaux, son nom cité dans les médias lors d'enquêtes sur des pratiques commerciales, le retard de livraison des wagons du métro de Montréal et des mises à pied successives sont des éléments qui, au cours des derniers mois, ont eu pour effet de ternir l'image de l'entreprise et, ce faisant, son capital de sympathie dans la population.

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