Bombardier: les sept travaux d'Alain Bellemare


Édition du 21 Février 2015

Bombardier: les sept travaux d'Alain Bellemare


Édition du 21 Février 2015

Alain Bellemare, le nouvel homme fort de Bombardier, jouit d’une bonne réputation dans l’industrie aéronautique. Et chacun s’entend pour dire que la mission qu’il a accepté de faire sienne revêt quelque chose de titanesque.

C'est un euphémisme de dire que le marché avait perdu confiance dans la direction de Bombardier. Son nouveau patron, Alain Bellemare, devra user de tout son talent pour convaincre analystes, investisseurs institutionnels, journalistes financiers et actionnaires qu'après plusieurs trimestres à la renverse, l'heure est aux changements durables susceptibles d'entraîner des résultats positifs pour Bombardier et ses actionnaires.

Le nouvel homme fort de Bombardier jouit d'une bonne réputation dans l'industrie. Et chacun s'entend pour dire que la mission qu'il a accepté de faire sienne revêt quelque chose de titanesque. En l'absence d'un druide capable de lui concocter une potion magique, voici quelques pistes aptes à orienter ses prochaines actions.

1. Réduire les attentes

Rapidement, Alain Bellemare devra rétablir les attentes, autant du marché que de l'industrie, en particulier des clients et des fournisseurs. Robert Spingarn, analyste de Credit Suisse, s'attend à ce qu'Alain Bellemare doive encore réduire les attentes déjà peu élevées pour l'exercice 2015. On prévoit que ce geste survienne rapidement, à l'occasion soit de la réunion avec les investisseurs du 11 mars, soit de la publication des résultats du premier trimestre de 2015 (clos le 31 mars), prévue le 7 mai 2015.

2. Dissiper les inquiétudes à propos des liquidités

L'entreprise a une bonne encaisse (plus de 2,4 G$ US) et des lignes de crédit non utilisées (1,4 G$ US), mais ces capitaux sont assortis de certaines conditions. Elle a besoin de plus de capital pour compléter ses programmes de développement des Global 7000 et 8000 et du CSeries. Celui du Learjet 85 a été suspendu.

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, s'attend à ce qu'Alain Bellemare agisse rapidement, malgré les 25 mois qu'il s'est alloués pour réaliser son plan. La situation financière de Bombardier préoccupe, et à mesure que le temps passe, plus de clients et d'investisseurs sont susceptibles de perdre confiance dans la capacité du géant montréalais de relever la tête et de poursuivre son développement. Desjardins s'attend à ce que l'entreprise conclut son financement par action (600 M$) au cours du premier trimestre de 2015 et parvienne à accroître sa capacité de crédit de 1,5 G$ US (dette à long terme) au cours du deuxième trimestre de 2015.

3. Clarifier le plan

Que fera exactement Bombardier des nouvelles facilités de crédit de 2,1 G$ US qu'elle a annoncé vouloir obtenir il y a une semaine ? Une partie devrait servir à refinancer une dette de 750 M$ venant à échéance en 2016, mais le reste n'est pas clair. La direction a parlé de la possibilité que « certaines activités d'affaires participent au regroupement qui s'opère au sein de l'industrie, afin de réduire sa dette ». Il fallait être à l'écoute de l'a ppel conférence du 12 février dernier pour comprendre à quel point cette phrase, doublée de vagues explications de la direction, a laissé les analystes pantois. Si les uns ont conclu que l'entreprise chercherait à vendre certaines de ses activités, jugées moins stratégiques, d'autres ont déduit que l'entreprise flirtait au contraire avec l'idée d'en acquérir de nouvelles. Une situation somme toute peu conciliable, a souligné Robert Spingarn, avec l'objectif de réduire sa dette.

4. Fusionner, vendre ou faire taire les rumeurs

Les rumeurs vont bon train quant aux différentes possibilités que pourrait embrasser Bombardier pour permettre l'entrée de nouveaux capitaux et diminuer son endettement. En conférence téléphonique, Pierre Beaudoin, l'ex-pdg devenu président du conseil d'administration en remplacement de son père, Laurent Beaudoin, a laissé les portes ouvertes en disant vouloir explorer toutes les possibilités de partenariat ou de vente d'unités d'affaires.

Le mois dernier, Bombardier a vendu ses activités de formation dans le secteur de l'aviation militaire à CAE pour 19,8 M$. En septembre 2013, Bombardier avait cédé Flexjet, une filiale spécialisée dans la multipropriété d'avions et le courtage de vols nolisés à Directional Aviation Capital pour 5,2 G$. Et 10 ans plus tôt, Bombardier avait vendu, pour 1 G$, sa division de produits récréatifs à la famille Beaudoin, à Bain Capital et à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le même scénario pourrait se reproduire. Steve Hansen, analyste chez Raymond James, suggère que la direction profite de la réflexion en cours pour passer au peigne fin chacune de ses plateformes de fabrication et décider de celles qui doivent être conservées.

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