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Le groupe américain de conseil et de services informatiques Accenture, rival de Groupe CGI, a relevé jeudi sa prévision de bénéfice annuelle, mais Wall Street a lourdement sanctionné des résultats trimestriels pour le reste décevants.

Le bénéfice par action, la référence aux États-Unis, devrait désormais atteindre sur l'année 4,50$US à 4,62$US, contre 4,44 à 4,56$US anticipés il y a trois mois. C'est la deuxième fois qu'Accenture révise à la hausse sa prévision de bénéfice annuel.

Le groupe, retenu en début d'année pour améliorer le site en ligne d'assurance-maladie mis en place par le gouvernement Obama, se montre aussi un peu plus optimiste pour son chiffre d'affaires: il vise une croissance hors effets de change entre 3% et 6%. La limite basse était jusqu'ici fixée à 2%.

«Nous sommes encouragés par nos commandes très solides, de près de 19 milliards de dollars depuis le début de l'exercice, qui nous positionnent bien pour le second semestre»,, a expliqué le PDG, Pierre Nanterme, lors d'une téléconférence avec des analystes.

Au deuxième trimestre de l'exercice décalé 2013/14 (décembre-février), pour lequel Accenture publiait ses résultats jeudi, les nouvelles commandes ont atteint un niveau «record» de 10,1 milliards de dollars, après déjà 8,7 milliards au premier trimestre.

C'est supérieur aux attentes de la plupart des analystes, tant pour les activités de conseil (4,6 milliards de dollars de commandes au deuxième trimestre) que pour celles de services (5,5 milliards).

Sur l'ensemble de l'exercice, le groupe espère arriver à un total de 33 à 36 milliards de dollars, un peu mieux que les 32 à 35 milliards attendus jusqu'ici.

Cet optimisme n'empêchait pas l'action de chuter de 6,4% à 77,68$US à la Bourse de New York.

La prévision de chiffre d'affaires pour le troisième trimestre en cours était jugée «un peu légère» par certains analystes: Accenture table sur 7,40 à 7,65 milliards de dollars, le marché anticipait jusqu'ici 7,56 milliards.

Les performances financières ont en outre été inférieures aux attentes au deuxième trimestre, où le bénéfice net a chuté de 39% à 671 millions de dollars.

Il avait certes été gonflé l'an dernier par des recettes exceptionnelles, notamment fiscales. Mais le bénéfice par action trimestriel a manqué d'un cent la prévision moyenne des analystes, à 1,03$US.

Le chiffre d'affaires a aussi déçu: il a progressé de 1% à 7,13 milliards de dollars, mais le marché espérait le voir grimper jusqu'à 7,21 milliards.

Le directeur financier, David Rowland, a reconnu que la rentabilité du groupe sur le trimestre avait souffert de pressions sur les prix, d'une augmentation des charges salariales, d'investissements élevés et du démarrage de nouveaux gros contrats dont les marges sont pour l'instant basses.

M. Nanterme a aussi reconnu que l'environnement économique mondial restait «difficile, en particulier sur les marchés émergents».

Après la chute du gouvernement en Ukraine et le rattachement contesté de la péninsule de Crimée à la Russie, le groupe "surveille de près les récents événements géopolitiques en Europe de l'Est, qui introduisent un nouveau niveau d'incertitude", a aussi indiqué le PDG.